À l’initiative de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, un kit de communication, afin d’améliorer le dialogue avec les patients handicapés ou non francophones, a été diffusé dans les services d’urgence en France
«Ce kit a reçu un excellent accueil aussi bien chez les patients que chez les professionnels. Aujourd’hui, de nombreux services de soins nous sollicitent pour le recevoir. » Responsable de la mission « handicap » à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Nadège Renaux a le sentiment d’avoir visé juste avec la diffusion, depuis février dernier, d’un kit de communication très pratique, destiné aux personnes ayant des difficultés d’expression ou de compréhension.
Ce projet est né en 2005 à la suite de discussions avec des associations de personnes handicapées. « Elles nous ont expliqué les difficultés de communication et de prise en charge que rencontraient un certain nombre de personnes en situation de handicap, notamment dans les services d’urgence », explique Nadège Renaux.
Un groupe de travail a donc été mis en place au sein de l’AP-HP avec des responsables associatifs (polyhandicap, déficience intellectuelle, surdité, autisme…), des urgentistes ainsi que des professionnels du secteur sanitaire et social. Il a abouti à la réalisation d’un kit conçu en lien avec de jeunes graphistes de l’École de design Penninghen à Paris.
Dialoguer avec le patient et expliquer les soins
Ce kit, en plastique désinfectable, comprend d’abord un tableau de 20 pictogrammes permettant au patient de s’exprimer au cours d’un examen : « J’ai chaud », « j’ai soif », « j’ai mal », « puis-je écrire ? »…On y trouve aussi des fiches de dialogue permettant au personnel soignant de traduire, toujours grâce à des pictogrammes, un certain nombre de questions : « Depuis combien de temps avez-vous mal ? », « avez-vous de la température ? », « avez-vous vomi ? », « avez-vous des vertiges ? » Enfin, le kit permet aux soignants d’expliquer au patient le déroulement des soins : « Nous allons faire une radio, une prise de sang. »
Avant d’être diffusé, le kit a d’abord été « testé » dans des structures médico-sociales ainsi que des services d’urgence. « C’est là que des médecins nous ont dit que cet outil pourrait aussi se révéler très utile pour les patients ne parlant pas le français, souligne Nadège Renaux. Nous avons donc décidé de traduire les pictogrammes en anglais, en russe, en tamoul, en arabe et en mandarin. »
Un outil qui favorise la « bientraitance »
Grâce au soutien de la Fondation Caisse d’épargne pour la solidarité et la participation de la Société française de médecine d’urgence (SFMU), le kit a été distribué, au-delà des hôpitaux parisiens, à tous les services d’urgence et Samu de France.« Au sein de l’AP-HP, nous avons aussi commencé à le diffuser dans des services de gérontologie, de neurologie ou de soins palliatifs », indique Nadège Renaux, en précisant que les particuliers peuvent aussi se procurer ce kit, vendu au prix de 50 €. « Cela peut être utile pour faciliter le dialogue avec des professionnels de santé intervenant à domicile, comme des infirmières ou des kinés. »
Pour ses concepteurs, le kit est un outil permettant de favoriser la « bientraitance » au sein des établissements. « En général, les personnes ayant des difficultés de communication se rendent à l’hôpital en étant accompagnées. Et le plus souvent, les soignants s’adressent à cette tierce personne. Avec ce kit, ils disposent d’un outil qui incite à instaurer un dialogue direct avec le patient, ce qui est une marque de considération et de respect à son égard », souligne Nadège Renaux.
Pierre BIENVAULT |
Le Webzine de l'AP-HP
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