Une équipe française de l’unité Inserm 915, de l’Institut du thorax de Nantes, coordonnée par le Pr Patricia Lemarchand, vient de parvenir à réparer le muscle cardiaque et reconstituer le tissu cardiaque après infarctus à l'aide d'une nouvelle approche thérapeutique. Une performance, qui a consisté à injecter à ces patients victimes d’infarctus, leurs propres cellules de la moelle osseuse, directement dans l’artère coronaire. Et ces cellules injectées stimulent et augmentent les capacités de réparation du muscle cardiaque. Ces résultats publiés dans l’édition de novembre de l’European Heart Journal, s’ils se confirment, pourraient offrir à des milliers de personnes victimes d’infarctus du myocarde chaque année une nouvelle perspective thérapeutique, en évitant l’intervention chirurgicale.
Les chercheurs savaient que l’injection intracoronaire de cellules autologues de moelle osseuse (autologous bone marrow cells - BMC) conduit à une légère amélioration de la fonction cardiaque, mais l'effet réparateur sur le myocarde restait encore inconnue. Cette étude multicentrique randomisée a donc souhaité évaluer cet effet réparateur, chez des patients qui avaient connu un infarctus aigu du myocarde puis identifier les facteurs prédictifs de cette amélioration du fonctionnement du muscle cardiaque. Rappelons que l’infarctus est provoqué par l’obstruction des artères qui mènent au cœur et qui ne peuvent plus l’oxygéner correctement.
Cet essai, nommé BONAMI (pour BONe marrow cells in Acute Myocardial Infarction) a été mené, de 2005 à 2009, sur 101 patients de moins de 75 ans, hospitalisés pour un premier infarctus du myocarde, grave et récent. Tous les patients ont été traités par angioplastie. La moitié d’entre eux ont reçu en plus une injection de leurs propres cellules de la moelle osseuse (cellules autologues) pour tenter de réparer la zone du muscle cardiaque lésée lors de l’infarctus, en moyenne 9,3 jours ( ± 1,7 jours) après l'infarctus. La moelle osseuse avait été prélevée, sous anesthésie locale, chez ces patients sur un os du bassin, le 9ème jour après l’infarctus. Les cellules concentrées puis réinjectées directement dans l’artère coronaire.
3 mois après l’infarctus, la thérapie cellulaire cardiaque démontre son effet bénéfique sur le muscle cardiaque. 34% des patients ayant reçu le traitement par thérapie cellulaire vs 16% des patients non traités (P = 0.06) ont eu une meilleure récupération de leur muscle cardiaque. Les cellules injectées ont stimulé et augmenté les capacités physiologiques de réparation post-infarctus du muscle cardiaque.
Des facteurs prédictifs de réussite de cette thérapie cellulaire ont été identifiés selon le profil des malades : En particulier, le tabagisme nuit à l’efficacité de la thérapie cellulaire.
Pas d'intervention chirurgicale : Les cellules sont obtenues sous simple anesthésie locale et ré-administrées au patient dans les heures qui suivent, limitant ainsi les manipulations.
Une autre recherche teste actuellement, chez des patients au stade d’insuffisance cardiaque l’injection de cellules souches autologues de la moelle osseuse directement dans le muscle cardiaque, pour améliorer les performances fonctionnelles cardiaques.
Source : Santé Log
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