lundi 24 janvier 2011

Détecter le cancer du sein : une nouvelle méthode appliquée dans le Nord de la France

Une première mondiale au centre hospitalier d'Armentière ?

Et oui, ce CH du Nord de la France vient juste de recevoir un nouvel appareil de détection du cancer du sein. Selon La Voix du Nord, c'est une première nationale, voire mondiale ! 120 patientes passent chaque mois une mammographie dans cet établissement. Elles en bénéficient dès à présent.

Développé par General Electric Healthcare, le « Senobright » - c'est son petit nom - permet de procéder à une angiomammographie spectrale de contraste et de donner un diagnostic aussi précis qu'une IRM, mais plus spécifique. Pour se donner une idée de la différence de traitement de l'image, voici deux illustrations issues du site de GE Healthcare. 

L'angiomammographie permettra de repérer directement  les tumeurs, voir si elles sont malignes, et l'état d'avancement du cancer avec l'identification des foyers de calcification et d'hypervascularisation, alors qu'une mammographie classique permet seulement de visualiser des "tâches". L'illustration est plus que parlante.


Le Dr Poncelet d'Armentières explique à la Voix du Nord : "Avec l'IRM, on avait beaucoup de fausses images, pour des lésions bénignes. Le Senobright entre donc en compétition avec l'IRM sur le dépistage du cancer du sein. Mais il a l'avantage d'être couplé avec le mammographe numérique à capteur plan qui produit moins d'irradiations et une meilleure qualité d'image. C'est, sans doute, moins traumatisant". http://www.wikio.fr

lundi 17 janvier 2011

La réorganisation de l'AP-HP au menu de BFM

En décembre, Mireille Faugère, la directrice de l'AP-HP fixait ses priorités et les présentaient chez Yves Calvi sur RTL. Nous avons mis la vidéo ici.

Jeudi dernier elle réitérait son expérience radiophonique en intervenant sur BFM. La radio organisait un débat portant sur la réorganisation de l'AP-HP, auquel assistaient : Claude Evin, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de France, Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital Beaujon (AP-HP), Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France, et Béatrice Crickx, chef du service de dermatologie de l’hôpital Bichat (AP-HP) et présidente du Comité consultatif médical de son établissement.
Je suis étonné que cette émission n'ait pas eu d'écho sur le web médical. Seul le site AP-HP Actualités en parle. Pourtant, le tour de table était intéressant, avec certaines fortes têtes !

Selon AP-HP Actualités, Mireille Faugère entend « se battre pour l’activité » en réorganisant l’offre de soins pour  attirer davantage les patients dans les domaines où l’AP-HP peut et doit progresser, notamment la médecine « quotidienne » programmée et les soins ambulatoires, mais également pour mieux hospitaliser les patients accueillis aux urgences. Questionnée sur les effectifs et les rumeurs de suppressions de postes chiffrées, elle affirme qu’aucun chiffre n’est arrêté, et qu’il s’agit d’un « résultat et non pas d’un  objectif ». http://www.wikio.fr

vendredi 14 janvier 2011

La reconnaissance biométrique des patients : une réalité à Lille

La biométrie, tout le monde connait : nous avons tous en tête un James Bond dans lequel le super méchant ouvre une porte ou un coffre-fort en s'identifiant par l'iris de l'œil ou en plaquant sa main sur un interrupteur biométrique. L'identification biométrique est employée depuis quelques années dans les aéroports pour des raisons de sécurité évidentes, mais cela pose aussi des questions éthiques évidentes : que fait-on des données collectées ? ai-je envie d'être "tracé" partout où je vais ?

le Centre de lutte contre le cancer Oscar Lambret à Lille a sauté le pas en début d'année : une borne biométrique placée à l'entrée d'une salle de radiothérapie puis une autre avant le soin identifie le patient pour éviter les erreurs : « Grâce à ce système, on est certain d’apporter le bon soin à la bonne personne (…). Or, en cancérologie, une erreur d’identification peut avoir des conséquences très graves »
Pourquoi pas un autre moyen d'identification alors, moins intrusif ? Le procédé est jugé plus efficace et moins stigmatisant que le traditionnel bracelet code-barre. Dans ce centre de lutte contre le cancer, « 95 % des patients sont externes, entrent et sortent d'ici quotidiennement » : « En demandant le nom et la date de naissance, on est encore intrusif et on ne règle pas les problèmes d'homonymie. Les erreurs de saisie de noms, ça peut aussi exister. »

La CNIL (Commission nationale informatique et libertés)a fait part de ses réserves : nous en revenons toujours à la conservations des données personnelles. LA CNIL aurait préféré une identification "sans trace", qui ne prend plus en compte l'empreinte digitale mais le réseau veineux du doigt. Mais étant donnée que la chimiothérapie a une incidence non négligeable sur la peau des mains, cette solution n'était pas viable dans ce cas-là.

Actuellement, le dilemme est le suivant : souhaite-t-on perdre une part de notre liberté individuelle pour faire baisser le risque d'erreurs médicales ? A chacun son opinion. http://www.wikio.fr

jeudi 13 janvier 2011

Mieux diagnostiquer le cancer du sein

Lu sur Lesechos.fr

Diagnostiquer tôt un cancer permet en général de mieux le soigner, avec des traitements moins lourds et davantage de chances de guérison. Avec 53.000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme. C'est pourquoi il est recommandé, à partir de cinquante ans, de faire une mammographie (radiographie du sein) tous les deux ans.

Même réalisé dans les meilleures conditions et avec le matériel le plus sophistiqué, cet examen ne donne pas des résultats infaillibles : il génère 10 % de faux positifs (cancers diagnostiqués à tort) et 20 % de faux négatifs (cancers non détectés). D'où le recours à d'autres modalités d'imagerie médicale pour affiner le diagnostic, en cas de doute ou de résultat positif. Les constructeurs de matériel travaillent actuellement sur deux nouveaux types d'examen, la tomosynthèse et l'angiomammographie pour en valider les performances et en déterminer les indications. Ces deux techniques ne sont pas concurrentes mais complémentaires. La première pourrait s'appliquer au dépistage, avec images anatomiques. La seconde, destinée à affiner le diagnostic, fournit quant à elle des images fonctionnelles.

Des mammographies en coupe


La tomosynthèse permet d'obtenir une mammographie en 3D. La machine capture rapidement une série d'images à faible dose d'irradiation sous différents angles autour du sein.  A partir de ces images, il est alors possible de générer une série d'images de coupe, à la manière d'un scanner. Actuellement, le pionnier de cette technique est la société américaine Hologic, qui la commercialise déjà. L'allemand Siemens, pour sa part, est en phase d'évaluation dans plusieurs hôpitaux ou centres de lutte contre le cancer. Quant à l'américain GE Healthcare, il achève le développement de sa technologie dans son centre de recherche français de Buc (Yvelines). Avantage de la tomosynthèse : elle ne nécessite pas de s'équiper d'un appareil spécifique. Elle est proposée en option sur les mammographes numériques.

Lorsqu'on fait une mammographie, on comprime le sein, explique Aurélie Riquet, responsable radiologie chez Siemens Healthcare. Une petite tumeur peut donc se trouver masquée par l'épaisseur des tissus, en particulier si le sein est dense ou volumineux. L'intérêt de voir le sein couche par couche, grâce à la tomosynthèse, c'est qu'on peut détecter une tumeur passée inaperçue avec la simple mammographie.

Faut-il pour autant généraliser le recours à la tomosynthèse pour le dépistage, en complément de la mammographie ? La réponse n'est pas si simple, car cet examen augmente l'exposition des patients aux rayons X. « Actuellement, quand les femmes ont des seins denses, ou bien si une anomalie est suspectée, on fait une échographie en complément, explique Patrice Taourel, chef du département d'imagerie médicale de l'hôpital Lapeyronie, à Montpellier, qui réalise des tomosynthèses avec un appareil de Hologic. Une étude clinique de grande envergure en cours en Grande-Bretagne et en Suède devrait permettre de mesurer précisément l'apport de la tomosynthèse, et de voir si elle pourrait remplacer l'échographie », explique-t-il.

Une alternative à l'IRM


Chez Siemens, une autre piste est aussi envisagée : remplacer purement et simplement la mammographie par une tomosynthèse, et reconstituer des images de mammographie en 2D à partir des clichés ainsi obtenus. « Mais cela supposerait une révision du type d'images que les médecins sont habitués à interpréter », remarque Aurélie Riquet.

L'angiomammographie, autre technologie d'imagerie en développement, est quant à elle, a priori exclue d'emblée du dépistage généralisé. « Le dépistage de masse suppose une méthode simple, peu coûteuse et dont le risque est inférieur au bénéfice, explique Clarisse Dromain, chef de service adjoint du service de radiodiagnostic de l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif, qui travaille sur l'angiomammographie avec un appareil de GE Healthcare. Or, dès lors qu'on injecte un produit de contraste, on introduit de la complexité et il y a un risque », reconnaît-elle. L'angiomammographie est en effet un examen radiologique qui fait appel à un produit de contraste, injecté dans le sein pour opacifier les vaisseaux sanguins. Sachant qu'une tumeur cancéreuse entraîne l'apparition de nouveaux vaisseaux sanguins dans son pourtour, on fait deux clichés, l'un sans produit de contraste, l'autre après son injection. Par soustraction, on peut identifier les contours de la tumeur. A priori l'angiomammographie, se présente plutôt comme une alternative à l'IRM (imagerie par résonance magnétique). C'est en effet à cette dernière modalité qu'on recourt actuellement pour lever le doute sur une lésion équivoque malgré l'échographie et la mammographie. Elle est en outre utilisée pour réaliser le bilan d'extension des tumeurs (présence de nodules satellites, atteinte des ganglions, etc.). L'IRM présente le gros avantage de ne pas être irradiante, mais c'est un équipement coûteux (1,5 million d'euros) comparé au mammographe (300.000 euros), qui suffit pour une angiomammographie. En outre, dans beaucoup d'hôpitaux, l'IRM est très sollicitée avec des temps d'attente élevés qui laissent les patientes dans l'angoisse.


Une étude internationale sur 300 patientes, à laquelle participe actuellement Clarisse Dromain, devrait donc déterminer si l'angiomammographie pourra, dans certaines indications remplacer l'IRM. « Nous avons déjà examiné plus de la moitié des 60 patientes que nous devions recruter », explique-t-elle. Les premiers éléments sont encourageants avec, pour les bilans d'extension, une sensibilité équivalente à celle de l'IRM et une spécificité meilleure. « Mais il ne s'agit que de résultats préliminaires », précise-t-elle prudemment.

Catherine DUCRUET http://www.wikio.fr

jeudi 6 janvier 2011

100ème remplacement de valve aortique (valve cardiaque) sans ouverture chirurgicale

Alternative au traitement médicamenteux, le remplacement valvulaire percutané améliore considérablement le pronostic jusqu'alors réservé. « 85% des personnes ayant bénéficié de cette procédure sont en vie un an après l'intervention contre la moitié seulement des malades ayant pris des remèdes* ! » s'enthousiasme le Dr Gilles Rioufol, chef du service cardiologie interventionnelle qui pratique cette intervention depuis fin 2008.

Le 100ème remplacement de valve aortique (valve cardiaque) sans ouverture chirurgicale vient d'être réalisé dans le service de cardiologie interventionnelle de l'hôpital Louis Pradel (CHU de Lyon). Cette technique novatrice consiste à implanter une prothèse biologique pour remplacer la valve cardiaque défaillante, au moyen d'une sonde introduite par l'artère fémorale (voie percutanée).
La procédure est réalisée sans anesthésie générale et ne nécessite pas de sternotomie (section chirurgicale du thorax) ni de circulation extra corporelle. Elle s'adresse aux patients souffrant d'un rétrécissement valvulaire dégénératif, âgés à très âgés et pour lesquels une chirurgie classique serait trop risquée.

Auparavant, le traitement médicamenteux était la seule option pour les patients à très haut risque chirurgical », ajoute le Dr Rioufol. « Avec le remplacement valvulaire percutané, nous disposons désormais d'une alternative, avec un bénéfice considérable pour nos patients. » D'abord évaluée dans le cadre d'un protocole de recherche** à l'hôpital Louis Pradel, la technique est devenue le traitement de référence pour les patients âgés à très haut risque chirurgical. L'intervention est prise en charge par l'Assurance maladie depuis 2010.

Plusieurs procédures sont réalisées chaque mois par l'équipe médico-chirurgicale de l'hôpital cardiologique, à laquelle viennent se joindre les cardiologues interventionnels de l'hôpital de la Croix-Rousse, pour traiter leurs patients à Louis Pradel. C'est également le cas d'une équipe du Centre Hospitalier Saint Joseph - Saint Luc, dans le cadre d'une convention signée avec le CHU de Lyon

Le rétrécissement valvulaire aortique dégénératif est une pathologie extrêmement sévère dès que des symptômes apparaissent.
C'est la première cause de maladie valvulaire cardiaque chez le sujet âgé. Elle augmente de manière exponentielle après 75 ans. On estime sa prévalence à 2,5 % à 75-76 ans et 8,1 % à 85-86 ans.

Nouveau projet : un clip pour éviter les fuites
L'équipe multidisciplinaire de Louis Pradel évalue actuellement une technique prometteuse et très novatrice de réparation de certaines fuites de la valve mitrale, une autre pathologie valvulaire qui provoque de nombreux décès ou hospitalisations répétées chez les patients en insuffisance cardiaque avancée. La technique consiste à introduire un clip - sorte d'agrafe ? par un cathéter dans la veine fémorale afin de solidariser les 2 parties de la valve au niveau de la fuite pour ainsi la corriger.
Fin 2010, seuls 5 patients ont subi cette intervention en France. 3 d'entre eux en ont bénéficié au CHU de Lyon.

L'hôpital cardiologique est Centre référent et formateur pour l'Europe francophone : il est le seul centre habilité à former d'autres équipes au remplacement valvulaire aortique percutané pour les valves Corevalve.

* Etude publiée dans le New England Journal of Medicine en septembre 2010
** STIC : Soutien aux Techniques Innovantes et Coûteuses

Source : Emmanuelle  Valembois, Responsable de la Communication, Hospices civils de Lyon, sur Réseau CHU. http://www.wikio.fr

mardi 4 janvier 2011

L'hypnose contre la douleur des enfants à l'hôpital Robert Debré

Contre la douleur, l’hypnose s’impose peu à peu. Autrefois controversée, sa pratique reste encore marginale à l’hôpital, bien qu’elle se développe progressivement notamment pour gérer la douleur et le stress des enfants hospitalisés.

Le travail effectué depuis une dizaine d’années par des médecins et des psychologues fait entrer petit à petit l’hypnose, cet état de veille paradoxal , dans les box des services d’accueil des urgences et dans les chambres d’hôpital. Le but ? Réduire la douleur du patient en focalisant son attention sur autre chose avec des techniques aujourd’hui réputées efficaces, en particulier chez les enfants, globalement plus réceptifs à l’hypnose que les adultes.

Médecin responsable de l’Unité d’Evaluation et de Traitement de la Douleur à l’hôpital pédiatrique Robert Debré (Assistance publique-hôpitaux de Paris), Chantal Wood, spécialisée dans l’usage de l’hypnose pour réduire la douleur de l’enfant, nous explique.

L’hypnose, c’est …
Un état modifié de conscience naturel qui se produit dans notre vie quotidienne, à différents moments de la journée quand notre attention se « déconnecte », s’évade. « Faire de l’hypnose » avec un enfant consiste à lui proposer d’utiliser une ressource qu’il possède déjà, mais à un moment où il n’a pas l’idée de l’utiliser. Autrement dit, tout le monde a fait l’expérience que lorsque l’on est douloureux et qu’on regarde un film captivant, tout se passe comme si la douleur était moins présente. L’hypnose est donc une proposition pour utiliser plus volontairement cette ressource à laquelle les enfants sont très sensibles car ils l’utilisent spontanément lorsqu’ils sont « rêveurs » ou « dans la lune ». Cet outil thérapeutique ludique modifie de manière réelle les sensations douloureuses.

Son utilisation requiert…
D’établir une relation thérapeutique de qualité entre l’enfant et son thérapeute mais aussi de savoir adapter son langage à celui du jeune patient, connaître ses goûts, ses préférences, son monde sensoriel. De même, il faut savoir adapter les techniques d’hypnose à l’âge de l’enfant, à son niveau de développement cognitif car celui-ci détermine ce qu’il comprend de sa maladie et de sa douleur. Les capacités à l’hypnose sont limitées avant l’âge de 3 ans, atteignent leur apogée entre 7 et 14 ans, puis décroissent un peu pendant l’adolescence.

Les techniques hypnotiques visent …
A entrer dans le monde personnel de l’enfant par un nouveau mode de communication en utilisant des images, des métaphores et des suggestions, par des stimulations actives ou interactives, comme par exemple demander à l’enfant douloureux quel « voyage » il souhaite faire, suggérer une histoire, ou encore jouer avec les doigts, les mains. Aussi, est-il primordial pour le thérapeute d’être créatif, intuitif et respectueux du monde imaginaire du jeune patient. Celui-ci, grâce à son imaginaire, va pouvoir focaliser son attention sur quelque chose de différent, d’agréable, car plus il se concentre sur une pensée positive, agréable, moins il est à l’écoute du contexte anxiogène, de sa douleur. Par ailleurs, les parents peuvent aider le thérapeute car ils connaissent les goûts, les intérêts de leur enfant, sa manière de faire face à la douleur.
Enfin, l’hypnose est une technique à l’approche singulière dans le domaine du soin, elle permet une complémentarité de pratique entre l’enfant, sa famille, l’équipe soignante et le thérapeute. Ce qu’elle mobilise vient progressivement aider l’enfant à se sentir plus actif dans sa prise en charge de la douleur et à moins la subir, voire à en être soulagé.

Propos recueillis par Ermine Facchi

Source : Le Webzine de l'AP-HP http://www.wikio.fr

lundi 3 janvier 2011

Consulter son code génétique sur son smartphone, c'est possible grâce à une appli !

Patrick Merel, biologiste moléculaire français rattaché à la Plateforme d’Innovation Biomédicale du CHU de Bordeaux, a mis au point une application capable d'analyser le génome humain. Refusé en France, le projet a séduit les Etats-Unis. Il est d'ailleurs en train de lancer son entreprise, Portable Genomics, basée à San Diego.


Transporter son code génétique dans son smartphone? C'est le projet développé par le biologiste français Patrick Merel, révèle Le Monde dans son édition de ce mercredi. Son équipe, composée de chercheurs et d'informaticiens, a mis au point une application pour smartphone, baptisée "Portable Genomics", capable d'analyser le code génétique d'un être humain.

Le concept: l'utilisateur fait séquencer son génome et charge les données dans son téléphone portable. Le logiciel analyse ces informations et affiche les résultats dans le logiciel iTunes.

Outre le repérage des prédispositions à développer telle ou telle maladie, d'autres utilisations du "Portable Genomics" sont envisagée par le biologiste: le GPS des smartphones servirait à localiser les patients, un "hit-parade" des bons et des mauvais médecins pourrait être établi et mis à la disposition des patients.

La législation française de bioéthique entrave la recherche

Le projet, présenté à l'Oseo, l'établissement public chargé de soutenir l'innovation et la croissance des PME, s'est heurté à la législation française, très stricte en matière de bioéthique, rapporte le quotidien du soir. "Dans la rédaction du projet j'ai fait très attention. Sur le marché européen, les données génomiques seraient montrées uniquement au médecin traitant. Dans le reste du monde, les utilisateurs auraient directement accès à leurs données", explique Patrick Merel dans Le Monde. Et de déplorer: "La législation française de bioéthique entrave la recherche. Elle finira par disparaître (...)"

En France, la séquence du génome sans prescription médicale est interdite. Mais aux Etats-Unis, où la législation est plus souple en matière de bioéthique, le projet a rencontré un franc succès. Patrick Merel, qui doit rencontrer Steve Jobs, le patron d'Apple, espère être prochainement "catapulté sur le marché de la génomique personnelle".   http://www.wikio.fr