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Les généralistes sont appelés à proposer systématiquement le test à leurs patients dans le cadre du nouveau plan sida.
Pleins phares sur le dépistage du VIH dans la population générale, entre 15 et 70 ans. C'est l'élément clé du nouveau plan national 2010-2014 de lutte contre le VIH/sida et les autres infections sexuellement transmissibles (IST), dont la version définitive a été présentée jeudi par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé.En France, le nombre de nouvelles contaminations par le virus du sida a plutôt baissé ces dernières années (8 930 cas estimés en 2003, 6 940 en 2008). Mais l'incidence ne diminue pas dans certains groupes à risque : les hommes homos et bisexuels - population de loin la plus touchée - et les usagers de drogues par voie intraveineuse. Surtout, malgré les cinq millions de tests du VIH réalisés chaque année dans notre pays, beaucoup de diagnostics sont portés à un stade déjà avancé de perte d'immunité. On estime que 50 000 personnes sont infectées sans le savoir.
Pour retrouver ces malades qui s'ignorent et les traiter plus tôt, un triple système de dépistage se met en place à travers le système de soins, des centres communautaires et des lieux de dépistage. Dans tous les cas, les tests seront entièrement gratuits pour la population. «Les médecins sont appelés à proposer un dépistage systématiquement au cours d'une consultation aux personnes qui n'ont pas de facteur de risque ou ne sont pas à un moment particulier de leur vie comme la grossesse, précise Roselyne Bachelot. Les centres de dépistage “communautaires” s'adressent en premier lieu aux hommes homosexuels. Au moins dix seront ouverts en 2011. »
Une approche globale de la santé sexuelle
Enfin, les lieux de dépistage gratuit du VIH et des autres IST, soit actuellement 1 600 structures en France (centres de dépistage anonyme et gratuit, centres de planification…), vont être réorganisés pour plus de cohérence. À terme, la ministre de la Santé souhaiterait même l'organisation de «centres de santé sexuelle» ayant une approche plus globale, prenant en charge aussi bien la contraception que la lutte contre les IST. Une telle structure, baptisée 190 SIS, a déjà ouvert ses portes en région parisienne.Parallèlement au dépistage, le volet prévention du nouveau plan s'appuie comme les précédents sur les préservatifs, mais introduit pour la première fois la notion de prévention «combinée». Préconisée par plusieurs rapports d'experts, cette stratégie intègre les traitements antirétroviraux précoces comme moyen de prévention et de réduction de la transmission du virus.
À terme, l'objectif de ce plan quinquennal, financé à hauteur de 954 millions d'euros (dont 554 par l'État et 400 par l'Assurance-maladie), est de réduire de 50 % l'incidence de l'infection par le VIH et de 50 % la proportion de personnes découvrant leur séropositivité au stade du sida.
Reste à savoir si le nouveau dispositif convaincra les 20 millions à 25 millions de Français qui n'ont jamais bénéficié de test du VIH - et qui probablement ne s'estiment pas à risque - de se faire dépister au moins une fois dans leur vie. Une campagne nationale de communication sur cette question est prévue en décembre. Mais c'est sans doute l'implication des médecins généralistes qui fera le succès ou non de ce pari de santé publique.
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