L’assemblée qui réunissait 1.000 des divers acteurs de la psychiatrie, de la santé mentale et de la société civile a débattu du projet de loi actuel qu’elle a qualifié d’inhumain. Elle a affirmé son refus de la loi et a demandé son annulation sans amendement.
Le ministère de la Santé envisage une loi en deux volets dont l’un concerne une réforme de l’hospitalisation d’office. Également contesté, le projet de loi sur les soins en ambulatoire sans consentement a fait réagir tous les acteurs des débats.
Les partis politiques représentés, PS, PCF, Europe Écologie - Les Verts, Parti de Gauche, NPA, ont affirmé leur rejet total de ce projet de loi et se sont déclarés favorables à son retrait. La CGT, au nom de la Fédération de la santé et de l'action sociale ainsi que le syndicat SUD Santé-sociaux se sont aussi prononcés pour le retrait du projet de loi.(...)
Pour en savoir plus : Maxisciences
Guy Baillon, psychiatre des hôpitaux, se fait sur Mediapart le rapporteur des débats sur la psychiatrie qui ont animé la journée du 29 septembre :
Les usagers, absents, au cœur des débats sur la psychiatrie, voici ce que nous n’avons pas souligné lors du meeting des 39
Pourtant, au lendemain de la troisième rencontre du collectif des 39, le contenu du débat sur la psychiatrie nous paraissait clair, et nous en étions fiers, encouragés par notre unanimité.
L’assemblée réunissant plus de 600 personnes (jusqu’à 1000 des 30.000 signataires des 39) composée de la ‘base’ des divers acteurs de la psychiatrie, de la Santé Mentale et de la société civile a débattu dans le calme et l’unité du projet de loi actuel inhumain. Elle a affirmé son refus de la loi et a demandé son annulation sans amendement. Elle s’est dite prête à travailler l’avenir autour des valeurs fortes de la psychiatrie de secteur.
La tribune avait été offerte à trois grands acteurs : élus, professionnels et usagers :
-les divers élus de gauche sont venus. Nous avons constaté qu’ils étaient tous décidés à demander l’annulation de la loi sans amendement, tout en soulignant que cette loi faisait partie des multiples applications actuelles d’une politique violemment sécuritaire, inacceptable. Enthousiastes.
-les professionnels de la psychiatrie ont fait contraste. Cinq syndicats de psychiatres et plusieurs de personnel de santé ont défilé montrant que chacun défendait d’abord son originalité et son identité. Leur position envers la loi a été floue et discordante. Ils n’ont eu aucune conscience de la portée négative de leurs positions égoistes. Accablés.
-les associations nationales de familles et d’usagers n’ont pas accepté le rendez vous. Muets devant cette absence douloureuse.
L’assemblée de cette journée a tiré deux conclusions mais n’a rien dit de cette absence.
La première conclusion, l’objectif commun, c’est qu’il est clair aujourd’hui qu’il nous faut parler autrement de la psychiatrie. Nous constatons que les mots et les concepts employés sur la psychiatrie nous divisent tous et obscurcissent souvent les autres au lieu d’éclairer. Notre tâche commune est donc de penser autrement, de créer de nouveaux mots, de nouveaux concepts. Notre objectif commun, cela a été répété, est de « penser » d’abord, puis d’agir, penser avant d’agir.
Penser la souffrance psychique, les troubles psychiques, c’est avoir la certitude que l’homme ne se conçoit que dans son unité, sa globalité et que simultanément il est membre de groupes et de collectifs divers fondant le politique. La conséquence de cette position c’est l’action politique.
Agir, c’est d’abord faire acte de ‘penser’, c’est s’inscrire dans une action politique ; notre cadre de pensée se soutient d’un projet de société.
La psychiatrie actuelle se montre ‘soumise’ au Pouvoir régnant (c’est parce que l’establishment, qu’il soit professionnel ou usagers, s’est enferré dans ses liens avec le Pouvoir, qu’il a peur et n’ose s’en détacher, ni penser) bientôt il va l’utiliser pour servir son emprise, comme dans les pays totalitaires. Le juge Portelli a clairement détaillé tous les caractères qui font que notre Etat devient un Etat policier, étape qui précède tout Etat totalitaire. L’urgence est donc la reconquête politique de la liberté pour notre pays, cette liberté qui en fera un Etat solidaire et fraternel.
Une troisième conclusion doit être tirée, même si l’assemblée n’a pas su l’exprimer, toute à son euphorie, refusant les ombres : le contact n’est toujours pas établi avec les Associations nationales de familles et d’usagers. Nous savons qu’en absence de leur participation aucune de nos actions, de nos pensées sur la psychiatrie n’a de validité. Mais il est clair que familles et usagers ne peuvent eux seuls élaborer une politique de santé mentale, il faut que les professionnels fassent le pas, soient modestes, et changent leur discours qui se veut dominant. La question là aussi est d’abord politique, l’accueil de la parole des usagers et des familles n’est possible que dans un Etat solidaire. Aujourd’hui cette parole est captive du Pouvoir.
Bravo aux 39 d’avoir permis de mettre en évidence que tant qu’il n’y a pas de projet politique fort pour notre société, il ne pourra y avoir une psychiatrie humaine. Cependant soyons courageux et exigeants envers nous-mêmes, car pendant tout ce temps actuel il est indispensable de résister chaque jour aux côtés des familles et des usagers pour faire face à la violence de leurs souffrances et rester humains à leurs côtés.
Nous mesurons l’ampleur de ce qu’il reste à faire, en premier lieu demandons l’annulation de la loi, ensuite élaborons l’avenir, entretemps « soyons présents auprès des usagers ». Nous gardons cette certitude : aucun débat sur la folie ne peut se tenir et se clore sans demander ce qu’en pensent les usagers et les familles réunis en association nationale.
Un espoir existe pour la psychiatrie, nous savons mieux de quoi il est fait : de la parole de tous.
Guy Baillon, psychiatre des Hôpitaux
jeudi 30 septembre 2010
mercredi 29 septembre 2010
Inauguration Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM)... et de l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (Im2a)
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça bouge dans le milieu de la recherche en neurologie... Ces dernières années ont des avancées considérables dans les greffes et les transplantations, la thérapie génique est en marche. Et vendredi dernier, dans la foulée de la Journée mondiale Alzheimer, deux centres de recherche sont inaugurés en grande pompe à la Pitié-Salpetrière : l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) et l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (IM2A). Voici ce qu'on en dit :
L'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), inauguré vendredi à Paris, est un centre de recherches "sans équivalent au monde" selon ses créateurs, où les chercheurs bénéficieront d'un contact étroit avec les malades.
L'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), inauguré vendredi à Paris, est un centre de recherches "sans équivalent au monde" selon ses créateurs, où les chercheurs bénéficieront d'un contact étroit avec les malades.
L'Institut, un édifice complètement vitré, a été construit par l'architecte Jean-Michel Wilmotte dans l'enceinte même du groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, le plus grand d'Europe, où passent chaque année des dizaines de milliers de patients de neurologie, de neurochirurgie ou de traumatologie médullaire.
C'est là que Jean-Baptiste Charcot a créé la 1ère chaire de neurologie et qu'a eu lieu la 1ère opération du cerveau.
L'ICM a été construit à proximité des urgences neurochirurgicales et cérébro-vasculaires, de l'Institut de Myologie et de différents services -psychiatrie, neurologie, neuro-radiologie...- faisant partie du pôle des maladies du système nerveux.
Au contact étroit des malades, une situation très particulière dans les centres de recherche de haut niveau, l'Institut se consacrera à toute une gamme de pathologies, de l'Alzheimer aux accidents vasculaires cérébraux et à la schizophrénie, ainsi qu'aux traumatismes du cerveau ou de la moëlle consécutifs à des accidents.
L'Institut va réunir sur 22.000 m2 quelque 600 médecins et chercheurs de tous pays, qui travailleront de façon multidisciplinaire dans la recherche fondamentale et clinique. Pas question de rester dans son coin : les recherches des uns serviront aux autres et on travaillera de façon globale. Les sciences humaines ne seront pas absentes.
Les équipes feront une large place à la recherche translationnelle, pont entre recherche fondamentale et clinique, qui vise à trouver rapidement des applications médicales à la recherche. Une pépinière d'entreprises est déjà mise en place.
Fondation privée reconnue d'intérêt public, l'Institut est soutenu financièrement par de nombreux partenaires institutionnels mais aussi industriels, ce qui lui donne en principe souplesse et réactivité.
Un comité scientifique, composé de spécialistes étrangers des neurosciences, recrute les chercheurs qui bénéficieront d'une IRM de 7 teslas (unité de champ magnétique) autoblindée, l'équipement le plus puissant au monde, et de l'important centre de ressources biologiques du CHU.
Une plateforme d'explorations fonctionnelles permettra de faire des examens complémentaires chez les malades. Le Centre comprendra 8 lits d'hospitalisation de jour et 6 lits d'hospitalisation de semaine.
Yves Agid, professeur de neurologie et de neurosciences, et Olivier Lyon-Caen, professeur de neurologie et chef du Pôle MSN, font partie des membres fondateurs, aux côtés de sommités du sport automobile comme Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Max Mosley, ex-président de la FIA, ou le pilote Michael Schumacher. La famille du cycliste Laurent Fignon, décédé d'un cancer au début du mois, a appelé aux dons en faveur de l'ICM.
Tous sont des "copains", dit Gérard Saillant, professeur de chirurgie orthopédique et traumatologique et aujourd'hui président de l'ICM, qui a opéré de nombreux sportifs. La Fédération française de motocyclisme a donné 2000 euros récupérés lors d'une épreuve du championnat du monde de motocross.
Le réalisateur Luc Besson, l'ancien ministre socialiste Jean Glavany, Serge Weinberg, président de Sanofi-Aventis, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, sont aussi membres fondateurs.
Pas moins de neuf Prix Nobel font partie du Comité d'honneur. Les acteurs Michelle Yeoh et Jean Reno sont parrains de l'Institut.
Source : Le Point
La maladie d?Alzheimer touche, avec les troubles apparentés, 850.000 personnes en France, soit 6% des plus de 65 ans, dont la moitié ne sont pas diagnostiquées. Avec le vieillissement des populations, on s'attend à une recrudescence de la maladie que l'on ne sait pas encore soigner.
L'Im2a, installé dans un bâtiment de 3.000 m2, est le premier centre de recherche clinique "totalement dédié" à la prévention, le diagnostic précoce, la recherche et le traitement de ces maladies du cerveau, a dit à l'AFP le Pr Bruno Dubois, neurologue, qui le dirige.
Selon lui, ce sera "une structure à la fois de soins et de recherche clinique" dont un des objectifs essentiels sera de formuler un diagnostic plus précoce d'une maladie dont les lésions sont silencieuses, et que l'on découvre en général à un stade relativement avancé.
Pour y parvenir, l'Im2a offrira aux patients de son hôpital de jour -10 lits, 5 boxes de consultation- le plateau technique du CHU permettant de procéder à un diagnostic pointu, avec neuro-imagerie, explorations biologiques, electrophysiologie... Avec les données récupérées de façon standardisée, on constituera une "base de données", qui permettra de faire des comparaisons et d'orienter les recherches.
"Ils viennent pour une exploration clinique et en même temps ils participent à la recherche en nous permettant de trouver des marqueurs spécifiques de leur maladie", explique le Pr Dubois. "La meilleure façon de percer le secret de leur maladie, c'est d'aller directement auprès d'eux pour récupérer des informations". "On est au-delà de la prise en charge, dans une sorte de partenariat avec le patient", dit-il.
Les données seront soumises à des traitements mathématiques, avec l'aide de partenaires de l'Université Pierre et Marie Curie, "qui vont nous permettre de fusionner des données de nature différente (neuro-imagerie, electro-physiologie, tests, résultats biologiques)" pour parvenir à un diagnostic "plus précoce et plus sûr".
La fondation Ifrad pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer et la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France se sont associées à la réalisation du centre, dont l'Institut du cerveau et de la moëlle épinière, inauguré aussi vendredi, sera un des partenaires.
Source : AFP
L'Institut, un édifice complètement vitré, a été construit par l'architecte Jean-Michel Wilmotte dans l'enceinte même du groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, le plus grand d'Europe, où passent chaque année des dizaines de milliers de patients de neurologie, de neurochirurgie ou de traumatologie médullaire.
C'est là que Jean-Baptiste Charcot a créé la 1ère chaire de neurologie et qu'a eu lieu la 1ère opération du cerveau.
L'ICM a été construit à proximité des urgences neurochirurgicales et cérébro-vasculaires, de l'Institut de Myologie et de différents services -psychiatrie, neurologie, neuro-radiologie...- faisant partie du pôle des maladies du système nerveux.
Au contact étroit des malades, une situation très particulière dans les centres de recherche de haut niveau, l'Institut se consacrera à toute une gamme de pathologies, de l'Alzheimer aux accidents vasculaires cérébraux et à la schizophrénie, ainsi qu'aux traumatismes du cerveau ou de la moëlle consécutifs à des accidents.
L'Institut va réunir sur 22.000 m2 quelque 600 médecins et chercheurs de tous pays, qui travailleront de façon multidisciplinaire dans la recherche fondamentale et clinique. Pas question de rester dans son coin : les recherches des uns serviront aux autres et on travaillera de façon globale. Les sciences humaines ne seront pas absentes.
Les équipes feront une large place à la recherche translationnelle, pont entre recherche fondamentale et clinique, qui vise à trouver rapidement des applications médicales à la recherche. Une pépinière d'entreprises est déjà mise en place.
Fondation privée reconnue d'intérêt public, l'Institut est soutenu financièrement par de nombreux partenaires institutionnels mais aussi industriels, ce qui lui donne en principe souplesse et réactivité.
Un comité scientifique, composé de spécialistes étrangers des neurosciences, recrute les chercheurs qui bénéficieront d'une IRM de 7 teslas (unité de champ magnétique) autoblindée, l'équipement le plus puissant au monde, et de l'important centre de ressources biologiques du CHU.
Une plateforme d'explorations fonctionnelles permettra de faire des examens complémentaires chez les malades. Le Centre comprendra 8 lits d'hospitalisation de jour et 6 lits d'hospitalisation de semaine.
Yves Agid, professeur de neurologie et de neurosciences, et Olivier Lyon-Caen, professeur de neurologie et chef du Pôle MSN, font partie des membres fondateurs, aux côtés de sommités du sport automobile comme Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Max Mosley, ex-président de la FIA, ou le pilote Michael Schumacher. La famille du cycliste Laurent Fignon, décédé d'un cancer au début du mois, a appelé aux dons en faveur de l'ICM.
Tous sont des "copains", dit Gérard Saillant, professeur de chirurgie orthopédique et traumatologique et aujourd'hui président de l'ICM, qui a opéré de nombreux sportifs. La Fédération française de motocyclisme a donné 2000 euros récupérés lors d'une épreuve du championnat du monde de motocross.
Le réalisateur Luc Besson, l'ancien ministre socialiste Jean Glavany, Serge Weinberg, président de Sanofi-Aventis, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, sont aussi membres fondateurs.
Pas moins de neuf Prix Nobel font partie du Comité d'honneur. Les acteurs Michelle Yeoh et Jean Reno sont parrains de l'Institut.
Source : Le Point
Ouverture à Paris d'un Institut de la maladie d'Alzheimer, unique en France (IM2A)
(AFP) – Il y a 4 jours
PARIS — L'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (Im2a) a ouvert ses portes vendredi à la Pitié-Salpétrière à Paris et fonctionnera selon une forme de "partenariat" avec les malades pour mieux comprendre leur pathologie.La maladie d?Alzheimer touche, avec les troubles apparentés, 850.000 personnes en France, soit 6% des plus de 65 ans, dont la moitié ne sont pas diagnostiquées. Avec le vieillissement des populations, on s'attend à une recrudescence de la maladie que l'on ne sait pas encore soigner.
L'Im2a, installé dans un bâtiment de 3.000 m2, est le premier centre de recherche clinique "totalement dédié" à la prévention, le diagnostic précoce, la recherche et le traitement de ces maladies du cerveau, a dit à l'AFP le Pr Bruno Dubois, neurologue, qui le dirige.
Selon lui, ce sera "une structure à la fois de soins et de recherche clinique" dont un des objectifs essentiels sera de formuler un diagnostic plus précoce d'une maladie dont les lésions sont silencieuses, et que l'on découvre en général à un stade relativement avancé.
Pour y parvenir, l'Im2a offrira aux patients de son hôpital de jour -10 lits, 5 boxes de consultation- le plateau technique du CHU permettant de procéder à un diagnostic pointu, avec neuro-imagerie, explorations biologiques, electrophysiologie... Avec les données récupérées de façon standardisée, on constituera une "base de données", qui permettra de faire des comparaisons et d'orienter les recherches.
"Ils viennent pour une exploration clinique et en même temps ils participent à la recherche en nous permettant de trouver des marqueurs spécifiques de leur maladie", explique le Pr Dubois. "La meilleure façon de percer le secret de leur maladie, c'est d'aller directement auprès d'eux pour récupérer des informations". "On est au-delà de la prise en charge, dans une sorte de partenariat avec le patient", dit-il.
Les données seront soumises à des traitements mathématiques, avec l'aide de partenaires de l'Université Pierre et Marie Curie, "qui vont nous permettre de fusionner des données de nature différente (neuro-imagerie, electro-physiologie, tests, résultats biologiques)" pour parvenir à un diagnostic "plus précoce et plus sûr".
La fondation Ifrad pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer et la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France se sont associées à la réalisation du centre, dont l'Institut du cerveau et de la moëlle épinière, inauguré aussi vendredi, sera un des partenaires.
Source : AFP
lundi 27 septembre 2010
Octobre Rose 2010 : une carte bancaire solidaire pour soutenir la lutte contre le cancer du sein
A l’occasion de la campagne Octobre rose qui sensibilise à la lutte contre le cancer du sein, la Bred Banque Populaire lance une carte bancaire à l’effigie du ruban rose, symbole du combat, en partenariat avec l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC). Sur chaque cotisation annuelle, six euros sont reversés à l’organisme qui développe l’information auprès du public et finance des projets de recherche pour le dépistage et les soins.
Disponible en version Mastercard, la carte bancaire de la BRED Banque Populaire ruban rose permet de soutenir l’action de l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC). La carte de paiement est émise jusqu’au 31 octobre prochain. La cotisation annuelle s’élève à 40 euros en débit immédiat et à 50 euros en débit différé. La souscription s’effectue sur le site Internet Bredetmoi.fr ou auprès des agences.
Depuis le mois de mai dernier, l’ARC s’est associé à l’établissement bancaire pour que les consommateurs puissent soutenir son action. Les clients ayant déjà souscrit à une des offres peuvent changer le visuel et opter pour le ruban rose, moyennant un coût 8 euros, dont deux euros reversés à l’ARC.
Course solidaire, lignes de maquillage, de bijoux, vente du ruban rose... Tout au long du mois d’octobre, les opérations se succéderont afin de collecter des fonds pour la lutte contre le cancer du sein.
Source : Le Bien Public
L'initiative n'est pas sans rappeler l'American Express Red, lancée il y a 4 ans déjà en Grande-Bretagne. 1% de chaque transaction est reversé à la recherche contre le SIDA. Bono, le leader de U2, avait soutenu le projet à son lancement, en faisant une promotion efficace au Forum Économique Mondial à Davos.
jeudi 23 septembre 2010
Mireille Faugère à l'AP-HP : on en parle beaucoup !
Certes, les retraites monopolisent pas mal les médias ces jours ci ! Nous parlons aussi beaucoup d'alzheimer, et Octobre Rose se prépare. Mais la principale information hospitalière du moment est la nomination de Mireille Faugère à la direction de l'AP-HP.
Sud espère que la " la nouvelle direction saura prendre la mesure du profond désarroi de l’ensemble de la communauté hospitalière ".
Eric Favereau écrit "qu'en l’écoutant, on était un rien épaté par son pragmatisme." En lisant cette plume acide de Libération et co-rédacteur du blog La plume et le Bistouri, très dure habituellement sur la gestion de l'hôpital, on se dit qu'on peut avoir un début de confiance dans la future gestion de l'AP-HP, premier hôpital d'Europe : "La voilà donc, aujourd’hui, nommée en Conseil des ministres. Une nomination qui déroute. Et d’abord positivement. Alors que cela grenouillait de tous les cotés, c’est une femme inconnue, sans aucun réseau, ni appartenance politique qui se retrouve à ce très beau poste. Dans ses bagages, simplement un beau parcours effectué à la SNCF jusqu’au poste de directrice générale: pendant prés de 20 ans, elle a piloté avec succès les projets TGV".
Sur Hospimedia, "Pierre Coriat et Yves Aigrain, respectivement président et vice-président de la Commission médicale d'établissement (CME), félicitent sa nomination et l'invitent à "aller de l'avant" pour "mettre en œuvre les réorganisations du plan stratégique", quelles soient transversales ou intra-groupes hospitaliers." Pierre Coriat n'est pourtant pas un béni-oui-oui. Il suffit de se rappeler son engagement lors des discussions autour de la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST).
Par curiosité, allez faire un tour sur Twitter : l'accueil qui lui est réservé n'est pas si négatif que cela.
Bon espérons que la vénérable institution a trouvé une directrice à sa mesure, sachant autant négocier avec les syndicats qu'avec les grands patrons des hôpitaux, sous la pression du ministère (ça fait beaucoup, certes). C'est bien ce que l'on attend d'une ancienne de la SNCF, autre institution à la vie sociale pour le moins mouvementée ! Wait and see.
Sinon, n'oubliez pas que la vie continue à l'hôpital ! Demain, nous tâcherons de parler d'Octobre Rose ;-)
RK5N4FDKP5FK
Sud espère que la " la nouvelle direction saura prendre la mesure du profond désarroi de l’ensemble de la communauté hospitalière ".
Eric Favereau écrit "qu'en l’écoutant, on était un rien épaté par son pragmatisme." En lisant cette plume acide de Libération et co-rédacteur du blog La plume et le Bistouri, très dure habituellement sur la gestion de l'hôpital, on se dit qu'on peut avoir un début de confiance dans la future gestion de l'AP-HP, premier hôpital d'Europe : "La voilà donc, aujourd’hui, nommée en Conseil des ministres. Une nomination qui déroute. Et d’abord positivement. Alors que cela grenouillait de tous les cotés, c’est une femme inconnue, sans aucun réseau, ni appartenance politique qui se retrouve à ce très beau poste. Dans ses bagages, simplement un beau parcours effectué à la SNCF jusqu’au poste de directrice générale: pendant prés de 20 ans, elle a piloté avec succès les projets TGV".
Sur Hospimedia, "Pierre Coriat et Yves Aigrain, respectivement président et vice-président de la Commission médicale d'établissement (CME), félicitent sa nomination et l'invitent à "aller de l'avant" pour "mettre en œuvre les réorganisations du plan stratégique", quelles soient transversales ou intra-groupes hospitaliers." Pierre Coriat n'est pourtant pas un béni-oui-oui. Il suffit de se rappeler son engagement lors des discussions autour de la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST).
Par curiosité, allez faire un tour sur Twitter : l'accueil qui lui est réservé n'est pas si négatif que cela.
Bon espérons que la vénérable institution a trouvé une directrice à sa mesure, sachant autant négocier avec les syndicats qu'avec les grands patrons des hôpitaux, sous la pression du ministère (ça fait beaucoup, certes). C'est bien ce que l'on attend d'une ancienne de la SNCF, autre institution à la vie sociale pour le moins mouvementée ! Wait and see.
Sinon, n'oubliez pas que la vie continue à l'hôpital ! Demain, nous tâcherons de parler d'Octobre Rose ;-)
RK5N4FDKP5FK
mercredi 22 septembre 2010
Mireille Faugère à l'AP-HP : c'est officiel
La reine du TGV au chevet des hôpitaux de Paris
Nous vous en parlions il y a une semaine, Mireille Faugère, ex-numéro 2 de la SNCF, prend la tête de l'AP-HP au moment où est mis en œuvre un vaste plan de réorganisation.
Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP sortant
Rose-Marie Van Lerberghe, ancienne directrice, actuellement à la tête du Groupe Korian
Mireille Faugère, nouvelle Directrice Générale de l'AP-HP.
Par Eric Favereau
Après des semaines de tergiversations, d'intox et de rumeurs, le plus grand «hôpital» d'Europe va avoir un nouveau «patron». Mireille Faugère, ancienne numéro 2 de la SNCF doit être nommée aujourd'hui en conseil des ministres à la tête de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), en remplacement de Benoît Leclercq.
Un choix hautement symbolique : la reine des TGV à la tête des hôpitaux de Paris. Mais aussi un sacré pari. «Diriger l'AP-HP, aujourd'hui, en pleine restructuration ? Le poste est impossible. Je n'ai aucune envie de faire une crise cardiaque», nous disait récemment Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France. Mireille Faugère a, en tout cas, un profil original pour diriger ce «bijou» de la République. 53 ans, diplômée d'HEC, option «service public», elle a fait toute sa carrière à la SNCF où elle a porté le projet TGV avant de devenir directrice générale. Une carrière saluée par tous, y compris par les syndicats. A l'époque, Mireille Faugère se caractérisait ainsi : «Je suis une manageuse, c'est cela que j'aime : porter des projets, les conduire.» Et elle ajoutait : «J'aime le service public.» La santé, les hôpitaux ? Elle ne connaît pas. Selon ses proches, quittant la SNCF avec l'arrivée du nouveau président, elle avait souhaité travailler «dans le monde de la santé». Depuis trois mois qu'elle est pressentie pour ce poste, elle ne chôme pas. Se renseigne, multiplie les contacts. «C'est un très bon choix. Une femme, sans passé dans la santé, et qui a porté des projets forts dans une entreprise publique», explique Rose-Marie Van Lerberghe qui fut directrice de l'AP-HP de 2002 à 2006. Mireille Faugère a la réputation d'une femme de dialogue. Elle aimait à dire : «Quand je travaillais sur le TVG Paris-Strasbourg, je rencontrais les maires des villes traversées. Ils étaient tous pour, à condition que le TGV s'arrête chez eux. L'intérêt collectif n'est pas toujours la somme des intérêts individuels.»
Sans âme.
Elle arrive, en tout cas, à un moment clé dans l'histoire des hôpitaux de Paris, juste après l'adoption du plan stratégique qui prévoit une profonde réorganisation, avec le regroupement de ses 37 établissements en 12 groupes hospitaliers. Cette réorganisation en profondeur doit permettre, selon le jargon officiel, «de mutualiser les moyens humains et matériels». En d'autres termes, faire des économies. Et pour cause... En 2010, le déficit est estimé à 100 millions d'euros. Mais au-delà des questions budgétaires, le défi de la nouvelle directrice est délicat : comment redonner un souffle collectif à ce paquebot hospitalier, totalement déstabilisé depuis quelques années. L'AP-HP a certes une réputation d'excellence, mais elle n'a plus d'âme. Le corps médical est éclaté, profondément atteint par le sentiment qu'il n'a plus les moyens de bien faire son travail, pressuré par les contraintes financières et le poids de l'administration. «J'ai dix réunions par jour», lâche agacé un chef de service. D'autres mettent en cause le fonctionnement en réseaux de pouvoirs qui fossilisent toutes les relations au sein de l'AP-HP.
Depuis plus d'un an, en tout cas, un mouvement de contestation des chefs de service de l'AP-HP a conduit à une menace de démission collective. La semaine prochaine, une assemblée générale doit se tenir pour déterminer s'ils vont mettre ou pas leur menace à exécution. Peu y croient. L'actuel président de la commission médicale d'établissement (CME), qui regroupe tous les médecins de l'AP-HP, le professeur Pierre Coriat, se maintient au prix de contorsions multiples. L'Assemblée générale des médecins devrait demander qu'il démissionne, «comme il l'avait promis»...
Bref, cela tangue de tous côtés. Mireille Faugère arrive les mains vides, sans réseau. Avec un objectif qui lui est fixé : l'équilibre financier en 2012. «L'année 2011 risque d'être délicate», note un ancien directeur d'hôpital. «Clairement, le gros des économies se fera sur les dépenses de personnel, par des non-remplacements de départs.»«Les suppressions de postes vont entraîner une baisse de l'activité et donc alourdir le déficit, note pour sa part Jean-Marie Le Guen, conseiller PS de Paris, et membre du conseil de surveillance. Cela risque de remettre en cause la qualité des soins».
«Absurdité»
Equation budgétaire délicate donc. Mais surtout, la nouvelle directrice devra s'émanciper. Benoît Leclerq, l'actuel directeur général, ressort, en effet, épuisé par ces trois années à ce poste, tant il a été maltraité par le cabinet de Bachelot, mais aussi déstabilisé par l'Elysée, qui un jour exigeait son départ, et le lendemain changeait de stratégie, au gré des humeurs des conseillers. «Il faut qu'elle existe par elle-même», tranche le professeur André Grimaldi, fer de lance de l'opposition aux nouveaux projets. Et il ajoute : «Si j'avais un conseil à lui donner, ce serait d'expliquer d'abord aux autorités de tutelle que traiter tous les hôpitaux de la même façon est absurde. Ensuite, elle a besoin d'avoir en face d'elle une communauté médicale qui agisse enfin démocratiquement : fini les dîners en ville pour régler ses problèmes. Une communauté qui ait les moyens de définir une vraie politique médicale d'ensemble. L'inverse de ce qui a été fait depuis un an.»
Source : Libération
Libellés :
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mardi 21 septembre 2010
Journée mondiale Alzheimer
Aujourd'hui, c'est la Journée Mondiale Alzheimer. Difficile ne ne pas être solidaire de cette manifestation : nous vivons dans un pays développé où l'espérance de vie ne cesse d'augmenter. Or, 5% des plus de 65 ans en sont atteints et 20% des plus de 80%. Les chiffres sont parlants et font peur.
Il me semblait que Nicolas Sarkozy voulait un plan Alzheimer. Un des grands combats du quinquennat, dont on ne parle qu'une fois par an. Mais il faut avouer que c'est fait. En 2010, Nicolas Sarkozy annonce la généralisation des maisons d'accueil pour 2010. Espérons juste que nous n'allons pas oublier cette maladie dans les médias pendant les 364 autres jours de l'année.
Parmi les acteurs qui ce bougent, il faut citer l'association France Alzheimer.
Une bonne synthèse des actions menées sur SantéLog.
Il me semblait que Nicolas Sarkozy voulait un plan Alzheimer. Un des grands combats du quinquennat, dont on ne parle qu'une fois par an. Mais il faut avouer que c'est fait. En 2010, Nicolas Sarkozy annonce la généralisation des maisons d'accueil pour 2010. Espérons juste que nous n'allons pas oublier cette maladie dans les médias pendant les 364 autres jours de l'année.
Parmi les acteurs qui ce bougent, il faut citer l'association France Alzheimer.
Une bonne synthèse des actions menées sur SantéLog.
lundi 20 septembre 2010
Un malade atteint d'anémie guéri par thérapie génique
Pour la première fois, un homme a été soigné en France d'une maladie génétique fréquente, la bêta-thalassémie, par transfert d'un gène.
L'annonce mercredi de la guérison d'un homme atteint d'une maladie génétique grave du sang, une thalassémie, est un événement majeur. C'est la première fois que l'on parvient à venir à bout par thérapie génique d'une affection congénitale qui concerne des millions de personnes. Près de 200.000 enfants naissent chaque année dans le monde avec cette maladie. Trois ans après le traitement, le patient, vivant en France et aujourd'hui âgé de 21 ans, n'a plus besoin de recevoir des transfusions sanguines. Ces résultats publiés aujourd'hui dans la revue britannique Nature sont le fruit d'une collaboration entre plusieurs équipes françaises (CEA, Assistance publique, universités Paris-Sud, Paris-Descartes et Paris-Diderot), les universités américaines de Pennsylvanie, la société Bluebird, avec le soutien du Téléthon et de l'Association française de lutte contre les myopathies.«Le jeune Français, d'origine vietnamienne et thaïlandaise, auquel le gène correcteur a été administré à l'âge de 18 ans présente une forme de la maladie - dite “betaE/beta0” - fréquente en Asie du Sud-Est», explique le Pr Marina Cavazzana-Calvo (hôpital Necker, Paris). Cette anomalie génétique est responsable d'une déformation des globules rouges, entraînant leur destruction précoce, une anémie et différents troubles dus à une surcharge de l'organisme en fer consécutive aux transfusions répétées.
L'équipe du Pr Philippe Leboulch (CEA) avait réalisé il y a près de dix ans la première correction d'une anémie génétique chez la souris par thérapie génique. Il a encore fallu de longues années avant de mettre au point un protocole sur l'homme. Schématiquement, il a d'abord fallu mettre au point un lentivirus contenant le gène corrigé et totalement inoffensif pour l'homme. « Le malade a d'abord subi un prélèvement de moelle osseuse dont les cellules souches ont été extraites, explique le Pr Cavazzana-Calvo. Ces cellules souches ont été cultivées avec le lentivirus modifié afin que le nouveau gène s'insère au cœur des cellules souches.» Enfin, le malade a reçu une chimiothérapie pour détruire sa propre moelle osseuse malade. Et 48 heures après, les cellules souches modifiées lui ont été réinjectées par voie intraveineuse. «Le patient est resté environ un mois à l'hôpital, indique le Pr Éliane Gluckman, pionnière en matière de greffe de moelle osseuse (hôpital Saint-Louis, Paris). Au bout de onze mois, il n'avait plus besoin de transfusion, note le Pr Marina Cavazzana-Calvo. C'est une grande avancée mais qui devra être confirmée avec d'autres patients.»
Les hémoglobinopathies (bêta-thalassémie et drépanocytose) sont les maladies héréditaires les plus fréquentes. Elles sont dues à des défauts du gène commandant la production de la bêta-globine, composant essentiel de l'hémoglobine qui transporte l'oxygène dans les globules rouges. Dans les formes sévères, les patients anémiés survivent grâce aux transfusions et à un traitement destiné à éliminer l'excès de fer qui s'accumule à cause des transfusions répétées.
Les médecins sont prudents. Ils ont reçu l'autorisation de poursuivre leur essai mais ils ont attendu d'avoir un recul suffisant avant d'annoncer les premiers résultats.
Source : Le Figaro
Plus d'infos sur le Webzine de l'AP-HP
mercredi 15 septembre 2010
RÉFORME AP-HP : réorganisation des Hôpitaux de Paris et Mireille Faugère (SNCF) à la direction générale
C'est l'actu de la semaine, voire même de cette rentrée 2010, pour le milieu hospitalier : le plan stratégique, qui donne les grandes lignes des réformes hospitalières parisiennes pour les années à venir, vient d'être voté par le conseil de surveillance de l'AP-HP. Et nous apprenions hier que son directeur, Benoît Leclercq, cédait sa place à Mireille Faugère, jusqu'à présent conseillère de Guillaume Pepy à la SNCF.
Si on est un peu mauvaise langue, on peut se demander si on ne va pas se retrouver dans un maquis de prix des prestations comme à la SNCF ou le prix du billet de train n'est jamais le même et varie en fonction de critères que le voyageur a beaucoup de mal à comprendre. Vous imaginez ? Demi tarif en période bleue pour les urgences ?!? Bon attendons de voir, peut-être qu'on aura des espaces idHosto comme idTGV où l'on choisit son ambiance de voyage !
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Une nouvelle patronne pour l’AP-HP
Soirée de mardi 14 septembre riche en informations sur l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris: Alors que le site Hospimedia a annoncé le départ imminent de son directeur Benoît Leclercq, le nom de son successeur circule déjà.
Mireille Faugère sera donc selon toute probabilité la future directrice générale de l’institution. Diplômée d’HEC, actuelle conseillère de Guillaume Pepy à la SNCF, elle a intégré l’entreprise publique dès 1979, où elle a notamment développé l’offre TGV.Si sa nomination est confirmée, Mireille Faugère prendra ses fonction dans un contexte de tensions et de restructurations majeures, sur fond de fronde médicale envers la loi HPST.
Source : ActuSoins
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RÉFORME AP-HP
Feu vert pour la réorganisation des Hôpitaux de Paris
Source AFP
Le conseil de surveillance de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a approuvé, mercredi, le plan stratégique de la direction, qui trace les grandes lignes de la réorganisation du groupe hospitalier dans les cinq prochaines années, a indiqué l'AP-HP. La préparation de ce plan a suscité de vifs remous en interne et sur le plan politique, en raison principalement des milliers de suppressions de postes qu'il induit au sein du premier employeur de la région Ile-de-France.
Le plan stratégique a été adopté avec 10 voix pour et 5 contre, a précisé l'AP-HP dans un communiqué. Le conseil est composé de 5 représentants des collectivités territoriales, 5 représentants du personnel et 5 personnalités qualifiées. Le plan vise notamment à relever le défi des nouvelles techniques médicales et à adapter l'AP aux évolutions des besoins de santé (maladies chroniques, cancers), tout en sortant les comptes du rouge dès 2012, alors que le déficit 2010 devrait atteindre 95 millions d'euros.
Des suppressions de postes en perspective
Il s'appuie sur une profonde réorganisation, avec le regroupement de ses 37 établissements en 12 groupes hospitaliers. Cette réorganisation doit permettre de mutualiser moyens humains et matériels, donc de faire des économies tout en proposant une offre de soins moins éclatée. Certains transferts prévus d'activités entre établissements, comme ceux de la pédiatrie très spécialisée de l'hôpital Trousseau, ont cristallisé la contestation, mais le plan stratégique n'entre pas dans les détails des transferts.
Il ne mentionne pas non plus d'objectif chiffré de suppressions de postes, alors que la direction a déjà publiquement évoqué le chiffre de 3.000 à 4.000 d'ici 2012 (sur un effectif total de 90.000 personnes). Mais il prévoit clairement que le gros des économies se fera sur les dépenses de personnel. Tout en approuvant le plan stratégique, le conseil de surveillance a demandé, mercredi, des précisions sur certains points. Il souhaite disposer de plus d'éléments sur "les partenariats avec les autres acteurs de santé sur les territoires couverts par l'AP-HP et le suivi des paramètres sur lesquels est bâtie sa trajectoire financière". Le conseil a également insisté "sur l'effort d"accompagnement des personnels et de dialogue auquel l'institution doit s'attacher".
Source : Le Point
Le plan stratégique a été adopté avec 10 voix pour et 5 contre, a précisé l'AP-HP dans un communiqué. Le conseil est composé de 5 représentants des collectivités territoriales, 5 représentants du personnel et 5 personnalités qualifiées. Le plan vise notamment à relever le défi des nouvelles techniques médicales et à adapter l'AP aux évolutions des besoins de santé (maladies chroniques, cancers), tout en sortant les comptes du rouge dès 2012, alors que le déficit 2010 devrait atteindre 95 millions d'euros.
Des suppressions de postes en perspective
Il s'appuie sur une profonde réorganisation, avec le regroupement de ses 37 établissements en 12 groupes hospitaliers. Cette réorganisation doit permettre de mutualiser moyens humains et matériels, donc de faire des économies tout en proposant une offre de soins moins éclatée. Certains transferts prévus d'activités entre établissements, comme ceux de la pédiatrie très spécialisée de l'hôpital Trousseau, ont cristallisé la contestation, mais le plan stratégique n'entre pas dans les détails des transferts.
Il ne mentionne pas non plus d'objectif chiffré de suppressions de postes, alors que la direction a déjà publiquement évoqué le chiffre de 3.000 à 4.000 d'ici 2012 (sur un effectif total de 90.000 personnes). Mais il prévoit clairement que le gros des économies se fera sur les dépenses de personnel. Tout en approuvant le plan stratégique, le conseil de surveillance a demandé, mercredi, des précisions sur certains points. Il souhaite disposer de plus d'éléments sur "les partenariats avec les autres acteurs de santé sur les territoires couverts par l'AP-HP et le suivi des paramètres sur lesquels est bâtie sa trajectoire financière". Le conseil a également insisté "sur l'effort d"accompagnement des personnels et de dialogue auquel l'institution doit s'attacher".
Source : Le Point
mardi 14 septembre 2010
Alcoolisme : vers de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces
L’alcool serait responsable de plus de 23 000 décès direct et associé à 45 000 morts par an selon l’INPES. Peut-on mettre en oeuvre une prévention adaptée ? Quels sont les dispositifs de soins existants ? Les nouvelles molécules offrent-t-elles des traitements plus innovants ? Ces questions sont débattues lors du 15 ème congrès international de l’International Society for Biomedical Research on Alcoholism (ISBRA) qui se tient pour la première fois à Paris du 13 au 16 septembre 2010.
Le programme, élaboré par le Comité scientifique international et parrainé par la Mairie de Paris et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), prévoit l’intervention des plus grands spécialistes mondiaux d’alcoologie et d’addictologie. Plus de 1000 participants sont attendus.
L’alcoolisme en France
L’alcool serait responsable de plus de 23 000 décès direct et associé à 45 000 morts par an selon l’INPES. Ses dommages ne portent pas que sur la santé, l’alcool ayant aussi une incidence sociale non négligeable : après un verre, le risque d’accident de la route ou de la vie courante est multiplié par deux et par dix après cinq verres. Ainsi, l’ivresse est associée à 40 % des décès de la circulation, à 25-35 % des accidents de voiture non mortels, à 64 % des incendies et de brûlures, à 48 % des hypothermies et des cas de gelures, 40 % des chutes et 50 % des homicides. L’alcool est également un facteur d’agressivité qui serait responsable de 50 % des rixes, de 50 à 60 % des actes de criminalité et de 20 % des délits.
Si la consommation d’alcool diminue chaque année en France, la consommation moyenne reste élevée et la précocité de l’âge des premières ivresses est préoccupante comme la hausse des phénomènes d’alcoolisation en groupe et parfois accompagnée d’autres substances (tabac, cannabis, etc.). Ces consommations régulières d’alcool, notamment chez des mineurs, risquent de s’installer dans l’âge adulte.
Quant aux polyconsommations, 11 % des 18-25 ans déclarent consommer de façon régulière au moins deux produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, tandis que 2 % cumulent un usage régulier des trois substances. Demain, la moitié d’entre eux pourraient bien être tri-dépendants » alcoolo-cannabino-tabagisme »
Sources : 24hsanté
Le Webzine de l'AP-HP
Le programme, élaboré par le Comité scientifique international et parrainé par la Mairie de Paris et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), prévoit l’intervention des plus grands spécialistes mondiaux d’alcoologie et d’addictologie. Plus de 1000 participants sont attendus.
L’alcoolisme en France
L’alcool serait responsable de plus de 23 000 décès direct et associé à 45 000 morts par an selon l’INPES. Ses dommages ne portent pas que sur la santé, l’alcool ayant aussi une incidence sociale non négligeable : après un verre, le risque d’accident de la route ou de la vie courante est multiplié par deux et par dix après cinq verres. Ainsi, l’ivresse est associée à 40 % des décès de la circulation, à 25-35 % des accidents de voiture non mortels, à 64 % des incendies et de brûlures, à 48 % des hypothermies et des cas de gelures, 40 % des chutes et 50 % des homicides. L’alcool est également un facteur d’agressivité qui serait responsable de 50 % des rixes, de 50 à 60 % des actes de criminalité et de 20 % des délits.
Si la consommation d’alcool diminue chaque année en France, la consommation moyenne reste élevée et la précocité de l’âge des premières ivresses est préoccupante comme la hausse des phénomènes d’alcoolisation en groupe et parfois accompagnée d’autres substances (tabac, cannabis, etc.). Ces consommations régulières d’alcool, notamment chez des mineurs, risquent de s’installer dans l’âge adulte.
Quant aux polyconsommations, 11 % des 18-25 ans déclarent consommer de façon régulière au moins deux produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, tandis que 2 % cumulent un usage régulier des trois substances. Demain, la moitié d’entre eux pourraient bien être tri-dépendants » alcoolo-cannabino-tabagisme »
Sources : 24hsanté
Le Webzine de l'AP-HP
Premier cas de dengue en France
Un "premier cas autochtone" de dengue a été signalé en France métropolitaine, à Nice (Alpes-Maritimes), a annoncé aujourd'hui le ministère de la Santé, en précisant qu'il s'agissait "d'un cas isolé". "Le patient est guéri et en bonne santé".
Le risque de développement d'une d'épidémie est considéré comme limité mais ne peut être exclu, en raison de la présence du moustique tigre dans les Alpes-Maritimes et la région, précise la DGS.
La dengue se transmet d'homme à homme, uniquement par l'intermédiaire d'une piqure de moustique du genre Aedes.
Aux Antilles,une épidémie de dengue touche depuis le mois de février la Guadeloupe et la Martinique mais une décroissance est observée depuis la mi-août.
Plus de 39.500 personnes malades ont été recensées en Guadeloupe et plus de 35.000 en Martinique, entraînant le décès de respectivement cinq et 13 personnes, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Source : Le Figaro
Le Communiqué officiel du Ministère de la santé et des Sports
Le risque de développement d'une d'épidémie est considéré comme limité mais ne peut être exclu, en raison de la présence du moustique tigre dans les Alpes-Maritimes et la région, précise la DGS.
La dengue se transmet d'homme à homme, uniquement par l'intermédiaire d'une piqure de moustique du genre Aedes.
Aux Antilles,une épidémie de dengue touche depuis le mois de février la Guadeloupe et la Martinique mais une décroissance est observée depuis la mi-août.
Plus de 39.500 personnes malades ont été recensées en Guadeloupe et plus de 35.000 en Martinique, entraînant le décès de respectivement cinq et 13 personnes, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Source : Le Figaro
Le Communiqué officiel du Ministère de la santé et des Sports
lundi 13 septembre 2010
Des pictogrammes facilitent la communication à l’hôpital
À l’initiative de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, un kit de communication, afin d’améliorer le dialogue avec les patients handicapés ou non francophones, a été diffusé dans les services d’urgence en France
«Ce kit a reçu un excellent accueil aussi bien chez les patients que chez les professionnels. Aujourd’hui, de nombreux services de soins nous sollicitent pour le recevoir. » Responsable de la mission « handicap » à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Nadège Renaux a le sentiment d’avoir visé juste avec la diffusion, depuis février dernier, d’un kit de communication très pratique, destiné aux personnes ayant des difficultés d’expression ou de compréhension.
Ce projet est né en 2005 à la suite de discussions avec des associations de personnes handicapées. « Elles nous ont expliqué les difficultés de communication et de prise en charge que rencontraient un certain nombre de personnes en situation de handicap, notamment dans les services d’urgence », explique Nadège Renaux.
Un groupe de travail a donc été mis en place au sein de l’AP-HP avec des responsables associatifs (polyhandicap, déficience intellectuelle, surdité, autisme…), des urgentistes ainsi que des professionnels du secteur sanitaire et social. Il a abouti à la réalisation d’un kit conçu en lien avec de jeunes graphistes de l’École de design Penninghen à Paris.
Dialoguer avec le patient et expliquer les soins
Ce kit, en plastique désinfectable, comprend d’abord un tableau de 20 pictogrammes permettant au patient de s’exprimer au cours d’un examen : « J’ai chaud », « j’ai soif », « j’ai mal », « puis-je écrire ? »…On y trouve aussi des fiches de dialogue permettant au personnel soignant de traduire, toujours grâce à des pictogrammes, un certain nombre de questions : « Depuis combien de temps avez-vous mal ? », « avez-vous de la température ? », « avez-vous vomi ? », « avez-vous des vertiges ? » Enfin, le kit permet aux soignants d’expliquer au patient le déroulement des soins : « Nous allons faire une radio, une prise de sang. »
Avant d’être diffusé, le kit a d’abord été « testé » dans des structures médico-sociales ainsi que des services d’urgence. « C’est là que des médecins nous ont dit que cet outil pourrait aussi se révéler très utile pour les patients ne parlant pas le français, souligne Nadège Renaux. Nous avons donc décidé de traduire les pictogrammes en anglais, en russe, en tamoul, en arabe et en mandarin. »
Un outil qui favorise la « bientraitance »
Grâce au soutien de la Fondation Caisse d’épargne pour la solidarité et la participation de la Société française de médecine d’urgence (SFMU), le kit a été distribué, au-delà des hôpitaux parisiens, à tous les services d’urgence et Samu de France.« Au sein de l’AP-HP, nous avons aussi commencé à le diffuser dans des services de gérontologie, de neurologie ou de soins palliatifs », indique Nadège Renaux, en précisant que les particuliers peuvent aussi se procurer ce kit, vendu au prix de 50 €. « Cela peut être utile pour faciliter le dialogue avec des professionnels de santé intervenant à domicile, comme des infirmières ou des kinés. »
Pour ses concepteurs, le kit est un outil permettant de favoriser la « bientraitance » au sein des établissements. « En général, les personnes ayant des difficultés de communication se rendent à l’hôpital en étant accompagnées. Et le plus souvent, les soignants s’adressent à cette tierce personne. Avec ce kit, ils disposent d’un outil qui incite à instaurer un dialogue direct avec le patient, ce qui est une marque de considération et de respect à son égard », souligne Nadège Renaux.
Pierre BIENVAULT |
Le Webzine de l'AP-HP
mercredi 8 septembre 2010
Roselyne Bachelot, Alzheimer et les Post-it...
Suite à notre post de ce matin sur Alzheimer, nous ne pouvions pas passer à côté de cette information capitale qui a égaillée notre journée ! Roselyne Bachelot propose le Post-it comme remède à Alzheimer !!! Et dire que Patrick Timsit s'est fait poursuivre pour propos injurieux suite à un sketch sur les trisomiques...
Article : Jean-Yves Nau dans Slate.
Lundi 6 septembre. Gare de l’Est à Paris. Départ officiel d’un étrange outillage ferroviaire itinérant visant à mobiliser l’attention des foules sur les méfaits de la maladie d’Alzheimer. Programme: douze villes en deux semaines. Un train au service d’une communication «à l’ancienne», de celle en vigueur à l’époque des chemins de fer à vapeur et de l’identification au début du siècle dernier par un médecin allemand prénommé
Lundi 6 septembre. Gare de l’Est, donc. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports est là, serrée dans l’un de ses désormais célèbres tailleurs fleuris. Et, comme tous les responsables politiques descendant «sur le terrain», elle parle et sourit, sourit et parle, s’enivrant de ses éléments de langage à la fois compassionnels et volontaristes. Accompagnée par Bernadette Chirac, la ministre commence la visite de l’exposition qui «sillonne» la France jusqu’au 21 septembre grâce au soutien d’un improbable conglomérat de partenaires allant de Pfizer à Nestlé jusqu’à l’assurance maladie et la mutualité française sans oublier Bluelinea société «innovante», son bracelet électronique «BlueTag» et son stylo «BluePen» qui permet le recueil électronique de données manuscrites.
Que retiendra-t-on de cette sortie ministérielle? Cette vidéo :
Ainsi donc cette cette phrase:
Dont acte. Mais de là à transformer le nom de marque déposée (par 3M) Post-it® (pourquoi ne pas avoir parlé, sinon de «pense-bête» du moins de «papillon adhésif» ou de «papillon autocollant»?) en «élément très important du traitement», il y a un pas qu’un ministre de la Santé ne peut pas franchir sans prendre de grands risques. Tous les soignants spécialisés dans la prise en charge des malades auront sans soute compris qu’il s’agissait d’une sorte d’ellipse.
Pour Roselyne Bachelot, le post-it® n’était ici (du moins peut-on l’espérer) que le symbole de la somme des initiatives techniques ou des stimuli relationnels permettant de garder le plus longtemps possible un lien aussi ténu soit-il avec ceux qui quittent progressivement leur entourage tout en restant vivants. Mais les autres, tous ceux qui n’auront pas perçu l’ellipse? Qu’auront-ils perçu dans la promotion au rang de thérapeutique majeure d’un papier adhésif contre une maladie incurable affectant aujourd’hui près de 800.000 personnes en France? Le post-it®, clef de voûte d’un plan national lancé en 2008 à hauteur de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans (1,2 milliard pour le médico-social, 200 millions pour la santé et autant pour la recherche)?
Les incompréhensions créées par cette sortie ministérielle sont d’autant plus paradoxales que les dernières nouvelles du front de la lutte contre la maladie d’Alzheimer indiquent toutes qu’il faut davantage attendre d’une prise en charge «stimulante» au quotidien que de quelconques avancées médicamenteuses. Plusieurs grands essais de molécules prometteuses viennent d’être interrompus, les effets indésirables étant de loin supérieurs aux faibles bénéfices observés.
Plus grave encore, dans les milieux spécialisés de la recherche, on en vient à remettre en cause les hypothèses développées depuis un quart de siècle quant aux causes de cette affection. Au-delà de futures politiques de prévention, l’espoir ne réside plus aujourd’hui que dans la mise au point de techniques de dépistage précoce (avant même l’apparition des premiers symptômes) et dans la stimulation des fonctions cérébrales des personnes ainsi identifiées. Les post-it® auront sans aucun doute toujours une place. Elle est aujourd’hui en moyenne sous la barre des 20 centimètres carré.
Jean-Yves Nau
Article : Jean-Yves Nau dans Slate.
Lundi 6 septembre. Gare de l’Est, donc. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports est là, serrée dans l’un de ses désormais célèbres tailleurs fleuris. Et, comme tous les responsables politiques descendant «sur le terrain», elle parle et sourit, sourit et parle, s’enivrant de ses éléments de langage à la fois compassionnels et volontaristes. Accompagnée par Bernadette Chirac, la ministre commence la visite de l’exposition qui «sillonne» la France jusqu’au 21 septembre grâce au soutien d’un improbable conglomérat de partenaires allant de Pfizer à Nestlé jusqu’à l’assurance maladie et la mutualité française sans oublier Bluelinea société «innovante», son bracelet électronique «BlueTag» et son stylo «BluePen» qui permet le recueil électronique de données manuscrites.
Que retiendra-t-on de cette sortie ministérielle? Cette vidéo :
Ainsi donc cette cette phrase:
«Ah oui ça, le post-it®, est un élément très important du traitement de l’Alzheimer!»Roselyne Bachelot réagissait à la présence dans une voiture de ce train «dédié» (sur différentes photographies que l’on imagine être de malades ou de membres de leur famille) de petits timbres rectangulaires auto-adhésifs de différentes couleurs sur lesquels on avait écrit le nom des personnes photographiées. Du genre: «Georges tu vois là c’est toi pendant l’été 2008. Tu es avec ta nièce Camille…» En clair ces post-it® seraient les meilleures balises quotidiennes pour guider les victimes de la perte progressive de toute autonomie, l’effacement de tous les repères personnels et spatio-temporels. Postulat: répartis et renouvelés un peu partout dans l’espace de vie du malade, ces messages pourraient (entre mille et une autres astuces pratiques destinées à stimuler l’attention et la mémoire) aider à freiner les mécanismes de la dégénérescence neurologique.
Dont acte. Mais de là à transformer le nom de marque déposée (par 3M) Post-it® (pourquoi ne pas avoir parlé, sinon de «pense-bête» du moins de «papillon adhésif» ou de «papillon autocollant»?) en «élément très important du traitement», il y a un pas qu’un ministre de la Santé ne peut pas franchir sans prendre de grands risques. Tous les soignants spécialisés dans la prise en charge des malades auront sans soute compris qu’il s’agissait d’une sorte d’ellipse.
Pour Roselyne Bachelot, le post-it® n’était ici (du moins peut-on l’espérer) que le symbole de la somme des initiatives techniques ou des stimuli relationnels permettant de garder le plus longtemps possible un lien aussi ténu soit-il avec ceux qui quittent progressivement leur entourage tout en restant vivants. Mais les autres, tous ceux qui n’auront pas perçu l’ellipse? Qu’auront-ils perçu dans la promotion au rang de thérapeutique majeure d’un papier adhésif contre une maladie incurable affectant aujourd’hui près de 800.000 personnes en France? Le post-it®, clef de voûte d’un plan national lancé en 2008 à hauteur de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans (1,2 milliard pour le médico-social, 200 millions pour la santé et autant pour la recherche)?
Les incompréhensions créées par cette sortie ministérielle sont d’autant plus paradoxales que les dernières nouvelles du front de la lutte contre la maladie d’Alzheimer indiquent toutes qu’il faut davantage attendre d’une prise en charge «stimulante» au quotidien que de quelconques avancées médicamenteuses. Plusieurs grands essais de molécules prometteuses viennent d’être interrompus, les effets indésirables étant de loin supérieurs aux faibles bénéfices observés.
Plus grave encore, dans les milieux spécialisés de la recherche, on en vient à remettre en cause les hypothèses développées depuis un quart de siècle quant aux causes de cette affection. Au-delà de futures politiques de prévention, l’espoir ne réside plus aujourd’hui que dans la mise au point de techniques de dépistage précoce (avant même l’apparition des premiers symptômes) et dans la stimulation des fonctions cérébrales des personnes ainsi identifiées. Les post-it® auront sans aucun doute toujours une place. Elle est aujourd’hui en moyenne sous la barre des 20 centimètres carré.
Jean-Yves Nau
Maladie d'Alzheimer : mobilisation générale en septembre
Le mois de septembre sera marqué par de nombreuses actions organisées pour prévenir et combattre la maladie d'Alzheimer. Une initiative ferroviaire est tout particulièrement à relever.
France Télévisions et la lancent un train contre la maladie d'Alzheimer. Du 7 au 21 septembre, ses 350 mètres parcourront la France (Paris, Lille, Mulhouse, Dijon, Lyon, Nice, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Clermont-Ferrand et à nouveau Paris).
De 9 heures à 19 heures, le train expo sera ouvert au public qui pourra ainsi se familiariser avec la maladie et découvrir le plan gouvernemental 2008–2012. Quatre grands axes seront abordés : comprendre la maladie, vivre avec au quotidien, l'implication des aidants et le point sur la recherche. Pour cela, des conférences seront organisées, des discussions auront lieu dans le wagon convivialité et espérance, des partenaires engagés expliqueront leur action, une exposition permettra de mieux comprendre la maladie, etc.
Le parcours du train se terminera à Paris, le 21 septembre, pour la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer.
Source : MaxiSciences
France Télévisions et la lancent un train contre la maladie d'Alzheimer. Du 7 au 21 septembre, ses 350 mètres parcourront la France (Paris, Lille, Mulhouse, Dijon, Lyon, Nice, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Clermont-Ferrand et à nouveau Paris).
De 9 heures à 19 heures, le train expo sera ouvert au public qui pourra ainsi se familiariser avec la maladie et découvrir le plan gouvernemental 2008–2012. Quatre grands axes seront abordés : comprendre la maladie, vivre avec au quotidien, l'implication des aidants et le point sur la recherche. Pour cela, des conférences seront organisées, des discussions auront lieu dans le wagon convivialité et espérance, des partenaires engagés expliqueront leur action, une exposition permettra de mieux comprendre la maladie, etc.
Le parcours du train se terminera à Paris, le 21 septembre, pour la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer.
Source : MaxiSciences
mardi 7 septembre 2010
Cancer du sein: la thérapie qui redonne espoir
A Nantes, des patientes bénéficient d'un traitement prometteur, moins lourd et plus précoce qu'une radiothérapie classique. Une première en France.
L'idée de ne pas jouer au golf pendant plusieurs mois lui pesait beaucoup. Marianne l'a dit à ses médecins quand ils ont évoqué ensemble son cancer du sein, en avril dernier. "On vous proposera peut-être quelque chose de neuf", a suggéré l'oncologue. Sa patiente n'a pas tardé à le vérifier. Grâce à un nouvel appareil, baptisé l'Intrabeam, la retraitée accro des greens peut se remettre à son sport favori dès la rentrée. Au lieu de la trentaine de séances d'irradiations prévues pour traiter son type de cancer, cette septuagénaire n'en a subi que quelques unes, dont la première, au bloc, le 17 juin: directement après l'ablation de la tumeur, avant que la zone soit remodelée et le sein refermé. Une première en France...
Troquer 30 à 33 séances de rayons contre une seule irradiation
Se remettre d'un cancer en quelques semaines, bien des malades en rêveraient. Outre Marianne, trois autres Françaises ont déjà profité de la nouvelle technologie pratiquée au centre de lutte contre le cancer René-Gauducheau, dans la périphérie nantaise. Dans le meilleur des cas, l'utilisation de l'Intrabeam leur a permis de troquer les 30 à 33 séances de rayons prodiguées cinq à dix semaines après la chirurgie contre une seule irradiation pendant l'opération. Au pire, si l'analyse de la tumeur rend malgré tout nécessaire une irradiation de la glande mammaire, ce traitement leur épargne au moins les cinq à huit dernières séances.
Réaliser une irradiation pendant l'ablation de la tumeur
"Quand on sait que les malades parcourent chaque jour plusieurs dizaines de kilomètres pour recevoir ces rayons, ce confort n'est pas négligeable, estime le Pr David Azria, cancérologue radiothérapeute au centre montpelliérain Val-d'Aurelle - Paul-Lamarque, auteur d'un article consacré à cette nouvelle technique dans la revue médicale The Lancet, en juin dernier. J'ai croisé des patientes qui refusaient la radiothérapie ou se faisaient enlever le sein simplement pour éviter ces allers-retours."
Montpellier et Bordeaux prêts à suivre
D'autres équipes françaises ont aussi les yeux braqués sur l'Intrabeam. Adepte de la radiothérapie peropératoire depuis vingt ans, le centre Val-d'Aurelle - Paul-Lamarque de Montpellier fera l'acquisition du nouvel appareil le 15 septembre et pourrait en proposer l'usage à certaines patientes de plus de 65 ans avant la fin de l'année. "La technique devrait se diffuser rapidement", prédit sur place le Pr David Azria.
D'autres centres, comme Oscar-Lambret, à Lille, étudient le dossier de près. A Bordeaux, l'Institut Bergonié dispose déjà de locaux homologués pour pouvoir utiliser l'Intrabeam. Reste à acquérir la machine, qui coûte la bagatelle de 500 000 euros. "Le financement n'est pas totalement ficelé, mais on espère une mise en route avant la fin de l'année", souligne le Dr Christel Breton-Callu, radiothérapeute dans ce centre de lutte contre le cancer.
Grâce à ce nouveau système de radiothérapie "peropératoire", c'est-à-dire pratiquée au bloc à l'intérieur du sein et non plus en consultation externe, un tel dilemme ne devrait bientôt plus se poser. Un progrès immense, dont l'outil n'a pourtant rien de spectaculaire. Le fameux appareil, un "accélérateur linéaire mobile à rayons X", est commercialisé depuis plus de dix ans par l'entreprise allemande Carl Zeiss Meditec, mais seulement depuis mars 2009 en France. Il se présente comme une sphère fixée au bout d'un bras articulé. La boule vient se poser dans le sein ouvert, s'adaptant à la taille de la cavité opératoire. "On ne peut pas être plus précis", explique le Dr Magali Le Blanc-Onfroy, oncologue-radiothérapeute, qui chapeaute le dossier au centre René-Gauducheau.
Difficile, aussi, d'être plus précoce dans le traitement du cancer. En irradiant à l'intérieur du sein dès l'ablation de la tumeur, on limite le plus tôt possible le risque de développement des cellules cancéreuses autour. Et c'est essentiel: "Dans 80 à 85 % des cas, la récidive est observée sur cette zone opératoire", précise le spécialiste.
Des rayons moins toxiques
Ce 17 juin, jour de l'opération de Marianne, l'équipe médicale nantaise est sortie du bloc et commande l'Intrabeam à distance. Une caméra reste braquée sur la patiente, une autre sur les écrans de réanimation. De l'applicateur jaillissent 20 grays (unité de mesure de la puissance des rayons): dix fois plus qu'en une séance de radiothérapie classique, mais près de trois fois moins qu'en 30 séances... L'irradiation est aussi moins toxique, évite la zone du coeur, des poumons, de l'oesophage et préserve les tissus sains.
"Les rayons classiques, envoyés en externe, sont violents pour la peau, commente la patiente déjà remise de son opération. Alors, autant les éviter au maximum..." En ce début septembre, la septuagénaire arrive au bout de ses séances d'irradiation. Elle masse son bras droit, celui qui guide son swing et dont elle espère qu'il souffrira le moins possible. Le centre nantais René-Gauducheau, derrière elle, a fait peau neuve en 2009. "On a pu construire un bloc opératoire spécialement équipé pour accueillir l'Intrabeam", se félicite le Dr Le Blanc-Onfroy. Les murs ont été recouverts de 20 centimètres de plomb, les portes et vitres, de 2 millimètres.
Une méthode employée dans neuf autres pays
La spécialiste nantaise parle posément, l'air assuré et rassurant. Quatre ans qu'elle planche sur le projet. Sur son bureau, un épais dossier jaune étaie son propos, frappé de l'acronyme Targit (Targeted intraoperative radiotherapy), du nom de l'étude pilotée par l'équipe londonienne du Pr Michael Baum, à laquelle le centre nantais collabore désormais. 28 de ses homologues étrangers l'ont déjà précédé. Ils sont britanniques, américains, allemands, italiens, polonais, suisses, danois, canadiens ou australiens. Tous utilisent l'Intrabeam. Au total, plus de 2230 patientes ont participé au programme depuis mars 2000.
En juin dernier, les résultats de l'étude ont été présentés pour la première fois au 46e congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco), à Chicago, où le gratin mondial de la cancérologie se réunit chaque année. "En termes de récidive locale, l'équivalence entre la radiothérapie peropératoire et postopératoire est confirmée", se félicite le Dr Le Blanc-Onfroy.
Cinq ou six patientes éligibles chaque mois
Gare, toutefois, aux faux espoirs ou aux enthousiasmes démesurés. Si la technique marque une avancée incontestable, en l'état actuel du protocole, le traitement n'est aujourd'hui proposé qu'aux femmes présentant un faible risque de récidive. "La tumeur doit vraiment être de petite taille", précise le Pr David Azria, à Montpellier. Et si l'étude Targit réserve son accès aux plus de 45 ans, en pratique, "l'âge médian des patientes de l'échantillon est de 63 ans".
A Nantes, la barre est d'ailleurs d'office placée à 60 ans. Au final, elles seront cinq ou six femmes éligibles chaque mois, soit moins de 20 % des patientes opérées pour un cancer du sein, avec irradiation subséquente, au centre René-Gauducheau. "Un deuxième essai international devrait être lancé pour les malades à haut risque dans le courant de l'année prochaine, indique le Dr Le Blanc-Onfroy. La technique pourra être proposée à un panel plus large de patientes, dont les moins de 60 ans. Pour le moment, on reste prudent: " c'est un début, et un bon début."
Source : L'Express
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lundi 6 septembre 2010
Sept à Huit revient sur la greffe du visage réalisée à Henri Mondor (AP-HP)
Hier soir sur TF1 - qui ne diffuse pas que Secret Story & Co - le magazine Sept à Huit donnait la parole à Jérôme, défiguré par une maladie génétique, la neurofibromatose. Quelques semaines plus tôt, en juillet, le professeur Lantiéri du CHU Henri Mondor (AP-HP) venait de lui donner un nouveau visage en réalisant une preformance médicale : une greffe complète du visage.
On en peut que se prendre de sympathie pour Jérôme, qui avouait devoir s'assoir seul dans le métro, de peur d'effrayer les usagers... J'ai été particulièrement frappé par le courage de cet homme qui a risqué sa vie pour un résultat plus qu'incertain. Et pourtant, à l'entendre parler, on ne peut que comprendre son désespoir qui lui a donné tant de détermination.
Certes,le résultat n'est pas à première vue spectaculaire. Jérôme ne peut pas encore fermer ni ses paupières, ni sa bouche, et son visage reste tuméfié après l'opération. Mais il retrouve tous les jours des traits un peu plus "humains". Pour vous donner une idée de ce que vit cet homme, voici l'interview réalisée par Sept à Huit, Le visage d'un autre.
Pour en savoir un peu plus sur le professeur Lantiéri : Le Webzine de l'AP-HP
Petit bonus, je viens de trouver une vidéo du professeur Lantiéri expliquant la démache :
On en peut que se prendre de sympathie pour Jérôme, qui avouait devoir s'assoir seul dans le métro, de peur d'effrayer les usagers... J'ai été particulièrement frappé par le courage de cet homme qui a risqué sa vie pour un résultat plus qu'incertain. Et pourtant, à l'entendre parler, on ne peut que comprendre son désespoir qui lui a donné tant de détermination.
Certes,le résultat n'est pas à première vue spectaculaire. Jérôme ne peut pas encore fermer ni ses paupières, ni sa bouche, et son visage reste tuméfié après l'opération. Mais il retrouve tous les jours des traits un peu plus "humains". Pour vous donner une idée de ce que vit cet homme, voici l'interview réalisée par Sept à Huit, Le visage d'un autre.
Pour en savoir un peu plus sur le professeur Lantiéri : Le Webzine de l'AP-HP
Petit bonus, je viens de trouver une vidéo du professeur Lantiéri expliquant la démache :
vendredi 3 septembre 2010
Don de sperme : la levée de l’anonymat va-t-elle tarir la source ?
Le projet de révision des lois de bioéthique a été dévoilé officiellement hier et devrait être présenté dans quelques semaines en conseil des ministres. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a assuré que son texte comportait « un certain nombre de dispositions innovantes, mais aucune ne vient percuter les principes cardinaux ».
Cependant, le mot « révolution » est utilisé aujourd’hui par plusieurs médias pour évoquer la mesure la plus commentée du projet : la possibilité de levée l’anonymat des donneurs de gamètes. Il est en effet prévu de créer un droit d’accès aux « données non identifiantes ». A leur majorité, les enfants nés d’un don de gamète pourront obtenir des renseignements sur certaines données médicales, mais aussi sur la taille du donneur, sur son origine géographique et son niveau socioprofessionnel (au moment du don, on le suppose). En outre, en cas d’accord du donneur ou de la donneuse, il sera même possible de connaître son identité.
Une mesure qui risque de dissuader encore plus les donneurs
En quelques lignes, le texte de Roselyne Bachelot est donc revenu sur l’un des « piliers » de notre système selon Dominique Le Lannou, qui dirige le Cecos de Rennes. « Remettre en cause l’anonymat risque de bousculer un système qui permet à mille enfants par an de voir le jour », estime-t-il cité par Ouest France. Ce que redoute ce responsable du Cecos depuis plus de trente ans, c’est un effondrement des dons, alors qu’une pénurie est déjà dénoncée depuis plusieurs années. D’ailleurs, les coups de téléphone dont ont été assaillis les Cecos hier et les témoignages de donneurs inquiets et réticents publiés aujourd’hui par la presse révèlent un climat si non de rejet, tout du moins de circonspection. Roselyne Bachelot veut pour sa part croire que cette mesure permettra une « responsabilisation des dons » et rappelle qu’elle s’inscrit dans un « mouvement général en Europe ».
Minorité bruyante
L’Europe entière a en effet vu émerger les protestations d’enfants nés grâce à des dons de gamètes soucieux de connaître leurs origines biologiques. Cependant, les spécialistes considèrent que si ces requêtes sont très médiatisées, elles restent marginales. C’est notamment le point de vue du pédopsychiatre Christian Flavigny (hôpital La Pitié Salpêtrière) interrogé dans Elle et qui parle d’une « minorité bruyante ». Pour lui, la levée de l’anonymat n’est pas sans danger, laissant « planer un spectre, une famille fantôme ». Il rappelle en outre que la « filiation n’est pas biologique, elle ne se fait pas dans le chromosome mais dans les relations que tissent parents et enfants. Un problème de construction psychologique peut donc apparaître chez l’enfant en entretenant une requête chargée d’illusion et d’idéalisation ». Dans la Croix, le psychologue Jean-Loup Clément propose une analyse similaire.
Au sein des familles concernées, beaucoup partagent cette hostilité à une telle mesure. Thierry Guillin, président de l’association L’enfant de l’espoir, contacté par Paris Match déclare sans nuance : « Je ne comprends pas l’intérêt ». Mais d’autres comme, Pauline Tiberghien, présidente de l’association Procréation Médicalement Assistée (PMA) a salué « Un vrai pas en avant ».
Dons d’organes croisés
D’autres voix considéreront peut-être que ce qui aurait été un vrai grand pas en avant, une révolution plus prometteuse, aurait été d’autoriser de façon claire la recherche sur les cellules souches embryonnaires, qui reste l’objet d’une interdiction avec possibilité de dérogation ! Mais le texte comporte cependant au moins une évolution qui ne devrait pas faire polémique et entraîner des changements réellement positifs : l’autorisation des dons d’organe croisés. La France est l’un des derniers pays en Europe avec le Portugal à proscrire cette possibilité qui permet pourtant d’accroître très significativement le nombre de don d’organes issus de vivants.
Source : Journal international de médecine
Cependant, le mot « révolution » est utilisé aujourd’hui par plusieurs médias pour évoquer la mesure la plus commentée du projet : la possibilité de levée l’anonymat des donneurs de gamètes. Il est en effet prévu de créer un droit d’accès aux « données non identifiantes ». A leur majorité, les enfants nés d’un don de gamète pourront obtenir des renseignements sur certaines données médicales, mais aussi sur la taille du donneur, sur son origine géographique et son niveau socioprofessionnel (au moment du don, on le suppose). En outre, en cas d’accord du donneur ou de la donneuse, il sera même possible de connaître son identité.
Une mesure qui risque de dissuader encore plus les donneurs
En quelques lignes, le texte de Roselyne Bachelot est donc revenu sur l’un des « piliers » de notre système selon Dominique Le Lannou, qui dirige le Cecos de Rennes. « Remettre en cause l’anonymat risque de bousculer un système qui permet à mille enfants par an de voir le jour », estime-t-il cité par Ouest France. Ce que redoute ce responsable du Cecos depuis plus de trente ans, c’est un effondrement des dons, alors qu’une pénurie est déjà dénoncée depuis plusieurs années. D’ailleurs, les coups de téléphone dont ont été assaillis les Cecos hier et les témoignages de donneurs inquiets et réticents publiés aujourd’hui par la presse révèlent un climat si non de rejet, tout du moins de circonspection. Roselyne Bachelot veut pour sa part croire que cette mesure permettra une « responsabilisation des dons » et rappelle qu’elle s’inscrit dans un « mouvement général en Europe ».
Minorité bruyante
L’Europe entière a en effet vu émerger les protestations d’enfants nés grâce à des dons de gamètes soucieux de connaître leurs origines biologiques. Cependant, les spécialistes considèrent que si ces requêtes sont très médiatisées, elles restent marginales. C’est notamment le point de vue du pédopsychiatre Christian Flavigny (hôpital La Pitié Salpêtrière) interrogé dans Elle et qui parle d’une « minorité bruyante ». Pour lui, la levée de l’anonymat n’est pas sans danger, laissant « planer un spectre, une famille fantôme ». Il rappelle en outre que la « filiation n’est pas biologique, elle ne se fait pas dans le chromosome mais dans les relations que tissent parents et enfants. Un problème de construction psychologique peut donc apparaître chez l’enfant en entretenant une requête chargée d’illusion et d’idéalisation ». Dans la Croix, le psychologue Jean-Loup Clément propose une analyse similaire.
Au sein des familles concernées, beaucoup partagent cette hostilité à une telle mesure. Thierry Guillin, président de l’association L’enfant de l’espoir, contacté par Paris Match déclare sans nuance : « Je ne comprends pas l’intérêt ». Mais d’autres comme, Pauline Tiberghien, présidente de l’association Procréation Médicalement Assistée (PMA) a salué « Un vrai pas en avant ».
Dons d’organes croisés
D’autres voix considéreront peut-être que ce qui aurait été un vrai grand pas en avant, une révolution plus prometteuse, aurait été d’autoriser de façon claire la recherche sur les cellules souches embryonnaires, qui reste l’objet d’une interdiction avec possibilité de dérogation ! Mais le texte comporte cependant au moins une évolution qui ne devrait pas faire polémique et entraîner des changements réellement positifs : l’autorisation des dons d’organe croisés. La France est l’un des derniers pays en Europe avec le Portugal à proscrire cette possibilité qui permet pourtant d’accroître très significativement le nombre de don d’organes issus de vivants.
Source : Journal international de médecine
Sur AP-HP Actualités, le point de vue du Pr Jean-Philippe Wolf, du Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) de l’hôpital Cochin (AP-HP)
02 septembre 2010
[France 3, Le Soir 3, 01/09/2010] C’est un espoir pour les enfants issus d’un don de sperme qui souhaitent savoir qui est leur père biologique. Un projet de loi du Ministère de la santé proposerait d’accéder à l’identité du donneur si celui donne son accord. En France, le don de gamètes, sperme ou ovocytes est anonyme. L’évolution de la loi irait dans le sens d’un mouvement général en Europe pour davantage responsabiliser les dons. Mais, le Pr Jean-Philippe Wolf, du Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) de l’hôpital Cochin (AP-HP), donne l’exemple de la Suède, où la levée de l’anonymat en 1985 a entrainé des répercussions telles, que les gens sont partis au Danemark chercher le sperme qu’il ne peuvent plus avoir de manière anonyme dans leur pays, du fait du manque de donneurs. Le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres fin septembre, puis examiné par le Parlement en novembre. Le texte prévoit également de maintenir l’interdiction de la gestation pour autrui, du transfert d’embryon post mortem ou d’ouvrir l’assistance médicale à la procréation aux célibataires ou aux homosexuels.
Source : AP-HP Actualités
Source : AP-HP Actualités
jeudi 2 septembre 2010
La motion contre la réduction des moyens de l'AP-HP adoptée
La motion présentée par des élus PS dénonce la suppression de plus de 800 emplois et la faiblesse des investissements.
La direction de l'AP-HP a indiqué dans un communiqué avoir présenté lors du conseil de surveillance un "budget qui s'élève à 6.5 milliards d'euros", avec "un déficit prévisionnel de 94,5 millions d'euros". AFP
Le conseil de surveillance de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris a voté mercredi 1er septembre une motion présentée par des élus PS, dénonçant une "réduction des moyens", a annoncé la mairie de Paris, alors que la direction de l'AP-HP estime avoir présenté un "budget exigeant mais réalisable".
Selon un communiqué de la mairie, cette motion a été votée "lors de la séance du conseil de surveillance de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris consacrée à l'examen du Budget 2010 de l'hôpital (état prévisionnel des recettes et des dépenses - EPRD)".
Motion
Cette motion était présentée par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, et Jean-Marie Le Guen et Jean-Louis Missika, adjoints au maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Le conseil de surveillance -composé de 15 membres- est une nouvelle instance dans le monde hospitalier, créé par la loi Bachelot de 2009, pour remplacer les conseils d'administration. Son rôle, surtout consultatif, est de se prononcer sur la stratégie de l'hôpital et de contrôler sa gestion. Il est composé en outre de cinq représentants des collectivités territoriales.
Cette motion "dénonce la réduction des moyens affectés à l'AP-HP, la suppression de plus de 800 emplois et la grande faiblesse de l'investissement; autant d'éléments qui sont contraires aux engagements réitérés par les pouvoirs publics et qui sont susceptibles de remettre en cause la qualité des soins".
Elle "considère que certains éléments budgétaires qui lui sont présentés sont susceptibles d'être affectés d'un aléa significatif(...) On peut donc craindre que le déficit s'avère plus important que prévu".
Prise en compte
Selon la mairie de Paris, Jean-Marie Le Guen et Jean-Louis Missika souhaitent que les tutelles de l'AP-HP "prennent en compte ce vote des représentants des personnels, des usagers et des élus sur le budget 2010" et "mettent un terme à cette entreprise de fragilisation de l'hôpital public francilien".
De son côté, la direction de l'AP-HP a indiqué dans un communiqué mercredi soir avoir présenté lors du conseil de surveillance un "budget qui s'élève à 6.5 milliards d'euros", avec "un déficit prévisionnel de 94,5 millions d'euros".
"Au titre de cet exercice budgétaire, la masse salariale devrait progresser de près de 1% et les dépenses à caractère médical de 3,7%", a précisé la direction.
"Ce budget, exigeant mais réalisable, prévoit une évolution de l'activité de 1% en hospitalisation complète et une quasi stabilité des recettes facturées à l'Assurance maladie", a-t-elle ajouté, en soulignant que l'AP-HP maintiendrait en 2010 "son niveau d'investissement à hauteur de 500 millions d'euros".
Selon un communiqué de la mairie, cette motion a été votée "lors de la séance du conseil de surveillance de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris consacrée à l'examen du Budget 2010 de l'hôpital (état prévisionnel des recettes et des dépenses - EPRD)".
Motion
Cette motion était présentée par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, et Jean-Marie Le Guen et Jean-Louis Missika, adjoints au maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Le conseil de surveillance -composé de 15 membres- est une nouvelle instance dans le monde hospitalier, créé par la loi Bachelot de 2009, pour remplacer les conseils d'administration. Son rôle, surtout consultatif, est de se prononcer sur la stratégie de l'hôpital et de contrôler sa gestion. Il est composé en outre de cinq représentants des collectivités territoriales.
Cette motion "dénonce la réduction des moyens affectés à l'AP-HP, la suppression de plus de 800 emplois et la grande faiblesse de l'investissement; autant d'éléments qui sont contraires aux engagements réitérés par les pouvoirs publics et qui sont susceptibles de remettre en cause la qualité des soins".
Elle "considère que certains éléments budgétaires qui lui sont présentés sont susceptibles d'être affectés d'un aléa significatif(...) On peut donc craindre que le déficit s'avère plus important que prévu".
Prise en compte
Selon la mairie de Paris, Jean-Marie Le Guen et Jean-Louis Missika souhaitent que les tutelles de l'AP-HP "prennent en compte ce vote des représentants des personnels, des usagers et des élus sur le budget 2010" et "mettent un terme à cette entreprise de fragilisation de l'hôpital public francilien".
De son côté, la direction de l'AP-HP a indiqué dans un communiqué mercredi soir avoir présenté lors du conseil de surveillance un "budget qui s'élève à 6.5 milliards d'euros", avec "un déficit prévisionnel de 94,5 millions d'euros".
"Au titre de cet exercice budgétaire, la masse salariale devrait progresser de près de 1% et les dépenses à caractère médical de 3,7%", a précisé la direction.
"Ce budget, exigeant mais réalisable, prévoit une évolution de l'activité de 1% en hospitalisation complète et une quasi stabilité des recettes facturées à l'Assurance maladie", a-t-elle ajouté, en soulignant que l'AP-HP maintiendrait en 2010 "son niveau d'investissement à hauteur de 500 millions d'euros".
mercredi 1 septembre 2010
Manifeste pour l'adolescence
Un texte intéressant tiré du Monde par le blog La psychiatrie française en revue, etc.
Banals mais sublimes, familiers mais inquiétants, tels sont nos adolescents d'aujourd'hui et de demain, d'ici et d'ailleurs... On dit les aimer, souvent ils nous intriguent et trop souvent, ils nous font peur. Les regards sur nos adolescents doivent être interrogés, l'évolution des savoirs et des manières de faire avec eux, aussi.
On dit, en effet, que c'est le plus bel âge de la vie, et c'est souvent ainsi. Pourtant, en même temps, on l'associe à l'ennui, à la révolte, aux transgressions, aux questionnements identitaires ou au besoin d'utopie. On l'oublie dès qu'on en est sorti, au moins en partie et dans ses aspects les plus spécifiques. Pourtant, on cherche à retrouver notre adolescence dès que l'occasion se présente, c'est le fameux "jeunisme" auquel on a du mal à échapper, si on en croit les magazines.
Fascination et répulsion semblent caractériser notre regard sur nos adolescents, rares et précieux, dans nos sociétés occidentales. Adolescents qui semblent très vite décevoir leurs parents quand ils ne se comportent pas comme eux l'imaginaient et l'avaient anticipé. On attend tant de nos adolescents que, forcément, ils nous déçoivent. Cela est pour moi une constatation quotidienne dans mes consultations avec les adolescents et leurs parents d'où qu'ils viennent que je recevais d'abord à la maison des adolescents de l'hôpital Avicenne, Casita, dans la banlieue parisienne et maintenant à la maison des adolescents de Cochin, la Maison de Solenn, au cœur de Paris.
Ici et là-bas, je constate que les adolescents consultent beaucoup avec des souffrances qui s'expriment par le corps, corps affamé dans l'anorexie-boulimie ou alourdi à l'extrême dans l'obésité, corps mutilé avec des attaques de toutes sortes sur son intégrité, corps mis en danger par des risques de toutes sortes. Que ce soit par la vitesse et les accidents qui en découlent ou par la prise d'alcool ou de toxiques qui les lancent dans des escalades effrénées à la recherche de sensations et plus tard d'anesthésie.
Les adolescents se soumettent à de rudes épreuves, à de véritables auto-sabotages de leurs désirs et de leur énergie de vie. Car c'est la vie même qui est en jeu dans les tentatives de suicide à l'adolescence (toujours aussi nombreuses en France), quand ce n'est l'avenir qui est attaqué et le lien à l'autre dans les phobies scolaires en augmentation dans toute l'Europe de l'Ouest.
Ces adolescents après un événement parfois minime survenu à l'école ou sur le chemin de l'école, parfois sans qu'aucun facteur déclenchant soit mis en évidence, n'arrivent plus à assumer leur statut de collégien ou de lycéen : l'angoisse les étreint à l'idée même de se préparer pour se rendre à l'école et ils sombrent dans les angoisses incommensurables, impossibles à maîtriser.
Les facteurs de ce désordre contemporain sont multiples, certains ont d'ores et déjà pu être identifiés comme les attentes trop importantes sur des adolescents vulnérabilisés par notre désir et nos attentes trop lourdes, des facteurs de vulnérabilité individuelle en particulier des garçons ou encore des facteurs pédagogiques avec des méthodes qui mettent en échec, de manière profonde, ces adolescents en quête d'une reconnaissance trop grande.
Mais d'autres paramètres restent à identifier et à analyser. Et l'on voit apparaître de nouvelles formes d'expression de la souffrance adolescente, qui constituent des voies de recherche actuelles tant les mécanismes sont encore mal connus. Les addictions à Internet chez des adolescents qui petit à petit se retirent de leur monde familial et scolaire pour s'enfermer dans leurs chambres rivés à leurs écrans dont ils usent et abusent pour ne plus penser et s'extraire de relations qui les blessent et perdent tout sens.
Ou encore, ces nouvelles formes d'anorexies prépubères qui touchent de très jeunes filles intelligentes et dynamiques qui n'arrivent pas à entrer dans la féminité et refusent toute forme sexuée.
Les adolescents consultent plus et tout particulièrement les garçons qui sont les plus vulnérables, comme le montrent toutes les études cliniques et les rapports sur la souffrance des enfants et des adolescents comme par exemple celui de l'Inserm de 2005, à l'exception de l'anorexie qui touche surtout les filles. Ils consultent plus parce que les besoins augmentent mais aussi parce que le recours à la pédopsychiatrie est plus aisé qu'hier.
Mais au moment où les adolescents, leurs parents ou les professionnels qui s'occupent d'eux sont enclins à demander de l'aide précocement et de manière le plus souvent adaptée, le paradoxe est complet : les structures susceptibles de les accueillir et de les aider affichent des délais d'attente de plus en plus longs, allant parfois jusqu'à plus de six mois, ce qui, à l'échelle d'un adolescent, n'a aucune signification.
Aujourd'hui, je ressens un sentiment d'ennui, de mal-être, de difficultés à trouver de la force en moi : dans six mois, ces prémices de la dépression souvent mal repérée à l'adolescence seront devenues des urgences avec un risque suicidaire dépassé et une perte de confiance en l'adulte à vous aider quand c'est nécessaire et vital. On pousse, à juste titre, à la détection précoce, mais ensuite on n'organise pas les systèmes d'accueil et de soins pour assurer des suivis adaptés, suffisamment longs et patients pour qu'ils modifient en profondeur le cours de la vie de ces adolescents.
Cela est particulièrement criant à l'adolescence comme le montre le dernier rapport du Conseil économique et social qui dénonce les délais d'attente en pédopsychiatrie ou comme l'avait montré le rapport de la Défenseure des enfants de 2007 sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Il y a un paradoxe qu'il faut dénoncer avec vigueur entre les demandes de la société pour qu'on s'occupe de ses enfants et ses adolescents et le peu de moyens donnés à la pédopsychiatrie ces dernières années malgré les mobilisations collectives, les rapports, les études... Et aujourd'hui, on va même jusqu'à faire disparaître une de leurs porte-parole, la Défenseure des enfants...
De là vient mon intérêt pour m'engager dans ce champ de l'adolescence, pour participer activement à la réflexion de la clinique et de la société sur les nouvelles modalités d'approche de la souffrance à l'adolescence, sous toutes ses formes. Depuis quelques années en effet, avec l'aide de quelques aventuriers, je me suis engagée activement dans la construction de nouveaux dispositifs d'accueil et de soins des adolescents, en particulier dans ce que l'on appelle aujourd'hui les maisons des adolescents. Ces maisons ont pour principe de prendre en charge les adolescents dans toutes leurs dimensions somatiques, psychologiques, scolaires, éducatives, psychiatriques...
D'accueillir sans conditions les adolescents qui ne sont pas encore suivis, tous seuls ou accompagnés de leurs parents ou de l'école par exemple. Accueillir, mais aussi conseiller sur le plan juridique avec les points d'accès aux droits installés dans ces maisons des adolescents, "MDA" comme ils les appellent souvent, et ensuite orienter si besoin ou prendre en charge l'adolescent et sa famille.
Le deuxième temps est celui de la consultation individuelle ou familiale et, en fonction des lieux, des spécificités ont été développées : à la Maison de Solenn ou à Casita, il existe des consultations pédiatriques, gynécologiques, diététiques, sociales, psychologiques ou psychiatriques, mais aussi transculturelles pour les enfants de migrants, des consultations pour les mineurs étrangers isolés ou des consultations adoption internationale pour les enfants de l'adoption...
Mais aussi des groupes de parole pour les parents d'adolescents en souffrance, des groupes de frères et soeurs d'adolescents en souffrance... Et en fonction des besoins du contexte, d'autres consultations peuvent être développées. Enfin, vient la possibilité d'une hospitalisation à temps partiel ou pour la Maison de Solenn des lits d'hospitalisation. Mais reste un point supplémentaire qui caractérise l'adolescence et qui est largement utilisé dans les maisons des adolescents et tout particulièrement à la Maison de Solenn, pionnière en la matière : c'est la nécessité de passer par la créativité artistique pour accéder à ce qui est propre à l'adolescence, à savoir un besoin de chercher son être par toutes les voies possibles et l'art est un média privilégié.
D'où ces ateliers, musique, radio, slam, danse, écriture, lecture, ateliers philosophiques ou ateliers théâtre mais aussi les modes de réappropriation de soi que sont le sport, l'esthétique ou la cuisine. Ressentir, exprimer et rendre beau ce que l'on ressent, créer de nouvelles formes de soins et d'engagement dans le lien à l'autre, devient alors une nécessité lorsqu'on cherche la rencontre avec l'adolescent et sa transformation.
Il y a donc une nécessité d'inventer, d'innover, d'imaginer des manières de soigner qui s'adaptent aux adolescents et à leur temporalité, à leur subjectivité aussi. Vouloir, par exemple, faire des psychothérapies à l'adolescence sans prendre en compte ces caractéristiques intimes des adolescents et de leurs liens à l'autre est peine perdue.
Là aussi, il y a un défi à relever, un défi collectif, comme tous les grands défis qui changent les manières de penser et de faire de tous. C'est aussi un de nos axes de recherches actuels, ô combien nécessaire dans la mesure où très peu de travaux sont disponibles dans le monde sur ces soins de l'être à l'adolescence.
D'où la nécessité de réunir tous ceux qui vivent avec ces adolescents, qui les éduquent, qui les soignent quand c'est nécessaire et qui, tous, se soucient d'eux. Confronter les regards, essayer de comprendre leurs besoins et d'anticiper les nouvelles demandes. Apprendre d'eux aussi, se laisser toucher par eux et par leurs parents qui ont un métier difficile, celui d'être parents d'ados, une étape à inventer parfois dans le doute et la souffrance.
Car, autant on s'est intéressé, ces dernières années, à la parentalité au début de la vie des enfants, autant on a négligé la parentalité à l'étape adolescente. Comme si cela allait de soi, comme si l'essentiel était déjà joué. En observant le terrain et en convoquant professionnels et experts, on cherche à tirer des leçons pour agir. Certaines sont déjà connues, d'autres restent à analyser. Citons pêle-mêle : se souvenir qu'à l'adolescence tout est possible, tout est encore possible et qu'il faut donc ne pas renoncer à éduquer, à comprendre la souffrance, ne pas renoncer à consoler, soigner, ne pas renoncer à protéger. Les adolescents ont le droit à une première mais aussi une seconde chance, quand c'est nécessaire.
Se rappeler encore que punir de manière brutale et en ignorant la notion de développement de l'adolescent, punir sans éduquer, sans protéger, sans soigner d'abord et avant tout, c'est se condamner à la rupture des liens qui définissent l'humain, se condamner à la répétition du traumatisme et de la violence contre soi et contre les autres, se condamner à une société qui perdrait son âme en introduisant la violence au début même de la vie d'adulte.
La leçon encore des professionnels de terrain qui savent que bien traiter les adolescents et en particulier les plus vulnérables, ne pas mépriser leurs parents, en particulier les plus modestes, c'est prévenir au sens noble du terme, c'est éduquer, enfin c'est soigner, autant d'étapes vitales qui, en ces temps frileux, sont trop souvent ignorées ou dénigrées.
La leçon encore de la diversité des adolescents et des parcours à reconnaître et à accepter dans notre société multiculturelle qui n'accorde pas à tous ses adolescents les mêmes chances.
En effet, ayant appris mon métier de pédopsychiatre dans la banlieue parisienne, j'ai très vite été sensibilisée à la diversité linguistique des adolescents de notre société française, à la diversité de leurs histoires familiales et collectives mais aussi à l'impact de la grande histoire et en particulier de l'histoire coloniale sur leur destin de minorités en France.
Adolescents, ils le sont, d'abord et avant tout, Français aussi la grande majorité d'entre eux. Ils sont français et... autre chose parfois dans des identités complexes qui n'effacent pas l'histoire qui les a précédés et qui leur a légué une autre langue maternelle ou une autre couleur de peau que celle de la majorité. Et obliger ces adolescents à vivre dans une culture de retrait du monde, à rester aux marges, à effacer leur altérité a un coût psychique fort et un coût pour la société bien inutile à payer.
Leur donner une place active et créative au sein d'une société qui reconnaît tous ses adolescents et assume la question de la diversité est bien plus enthousiasmant. Ce modèle, par ailleurs, permet d'inclure plutôt que d'exclure ce qui, comme l'a si bien montré Barack Obama, est un facteur de cohésion sociale. La question culturelle doit sortir des banlieues pour s'inscrire dans le coeur des villes et de nos sociétés devenues, en France et dans toute l'Europe de l'Ouest, multiculturelles.
Et les adolescents par leur nécessité de se confronter aux normes et aux fondements mêmes du lien social et de la société nous le rappellent, en particulier les enfants de migrants, de couples mixtes, les enfants de l'adoption internationale... et tous ceux qui pour une raison ou une autre traversent des langues, des univers familiaux ou des mondes multiples. Ces adolescents nous obligent aussi à avancer dans la création d'imaginaires de la diversité si importants pour ne pas renoncer à changer le monde ou du moins son lien au monde dans sa diversité.
D'où l'importance de penser ensemble et de manière pluridisciplinaire pour, ensuite, pouvoir agir de manière intelligente et sensible, de manière individuelle et collective.
Docteur en médecine et en sciences humaines, professeur de psychiatrie à l'université Paris-Descartes, Marie-Rose Moro est chef de service de la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin (APHP, Paris). Elle est également chef de service à l'hôpital Avicenne (Bobigny). Son dernier livre paru est Les Ados expliqués à leurs parents (Bayard, 304 p., 18,50 euros).
Souce : Le Monde
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